Ah j’en peux plus ! Rendez-moi Tsunemitsu ! Il était aigri et un gros con, mais au moins il ne faisait pas des longs discours sur la valeur sacrée du mariage, lui !Enfin, si, mais… Mais l’autre, là, Byakuya, c’est le pire ! Tout ça car j’ai eu l’audace de lui parler de ses problèmes de coeur ! Mais comment j’aurais pu savoir, moi, qui ne suis qu’une simple Kyoraku, que le mec était veuf !

{Le mec coincé comme pas deux et vénère contre le monde entier ? Moi aussi, je me demande bien comment ça se fait que sa colère ait été fondée. Mince alors !}

{De toute façon, il est très malpoli de parler de sujets aussi personnel à quelqu’un que l’on ne connaît pas. Pardonnez mon langage, mais tu l’as bien mérité, Mitsue.}

La ferme, vous deux, bande de traîtres ! Vous faites partie de moi, alors vous devriez être d’accord avec moi ! Ce n’est pas normal, sinon ! Je vais vraiment finir par déprimer, avec tout ça. Quand j’entends toquer à la porte, je sursaute. Je commence à avancer très lentement, m’assurant que ce foutu Kimono que je suis obligée de porter pour m’y habituer soit correctement mis, et j’ouvre la porte, prête à gueuler sur la personne qui se trouve derrière s’il s’agissait de mon frère.

Quand je vois Nozomi, par contre, mon visage se décompose et tous les souvenirs me reviennent d’un coup. Et il n’y a rien de très rassurant là dedans du tout. Mais je ne pouvais pas lui en vouloir, il fallait que je m’en fasse une amie. Après tout, elle venait de traverser quelque chose de pire que moi.

— Oh, salut.

C’est le seul truc que je trouve à dire alors que je la fixe bêtement. Je m’attendais pas à avoir une visite, et il me faut quelques instants pour enfin me reculer et me décaler un peu pour la laisser entrer.

— Entre, surtout… Par contre, je suis désolé, mais vous non. On risque d’avoir une discussion personnelle, donc je vous demanderais d’attendre.

Il me jette un regard, et hoche la tête, sans dire quoi que ce soit. Je pense qu’il comprend bien que ce n’est ni dans mon intérêt, ni dans celui de Nozomi de faire quoi que ce soit en ce moment. Du coup, maintenant qu’elle est enfin débarrassée, on peut parler librement.

— Tu veux que je te serve quelque chose ?

Je l’écoute, un peu prise par surprise. Avec tout ce qui s’était passé, ces excuses me semblent un peu inutiles. J’avais bien vu ce qui s’était passé, j’avais bien compris à quel point la situation était désespérée, et je ne vois vraiment pas en quoi je pourrais un jour regretter d’avoir aidé cette nouvelle âme.

Du coup, je ne sais pas comment réagir. Pendant qu’elle parle, ça va encore, je peux simplement laisser les informations me monter au cerveau, analyser et comprendre ce qu’elle me disait, mais dès que le silence va revenir, dès qu’elle allait avoir fini d’expliquer tout ça, je vais me retrouver à devoir lui répondre quelque chose, mais quoi.

En vérité, la situation était encore toute récente, et le stress n’avait pas encore eu le temps de retomber. Je ne savais toujours pas comment lui faire face. Il est vrai que je l’avais aidée, mais il n’y avait pas là vraiment une question de gentillesse ou d’abus de confiance, c’était un cas de force majeure.

— C’est pas vraiment la peine de t’excuser. Avec une grande partie de la Soul Society et un psychopathe sur le dos, on peut pas vraiment t’en vouloir d’être un peu parano.

J’ai du mal à jouer le jeu de la bonne épouse dans une situation comme celle-là. Je m’éclaircis rapidement la gorge, rajuste un peu ma robe et me dépêche de reprendre un faux sourire, le même que j’avais l’habitude de porter dans les situations qui incluaient nos familles, ou quand je repensais à des moments un peu pus tristes.

— Dans tous les cas, faut pas que tu t’en fasses. Tout s’est très bien fini, non ? C’est pas la peine de te faire des cheveux blancs là dessus.

Je tourne déjà en rond. Je m’apprête à chercher un nouveau sujet de conversation, pour éviter que la mod soul ne soit obligée de retourner si tôt avec son guetteur, quand la porte s’ouvre, laissant passer mon frère, qui a l’air d’avoir couru un marathon.

— Depuis quand tu mets les gens à la porte, frangine ?

Je croise les bras et je me tourne vers lui, un peu agacée que ce moins que rien ne vienne me déranger jusque chez moi juste pour dire des âneries pareil, et encore moins quand je n’ai vraiment pas envie de le voir. Il est vraiment pas fichu de savoir quand il doit se taire, on dirait.

— Qu’est-ce que tu viens faire là ?

Et il sourit comme un imbécile… C’est vraiment nécessaire pour me répondre ?

— Je te sauve. Si c’était pas moi qui descendait, c’était ton fiancé. je remarque qu’il sourit encore plus quand il aperçoit Nozomi Donc c’est toi, la fameuse mod soul ? J’ai énormément entendu parler de toi. Kyoraku Akihito, je suis le frère de Mitsue, et je connais les meilleures adresses pour manger dans la Soul Society, donc si tu veux, on pourrait aller manger tous les deux, un de ces quatre ?

Je retiens de lâcher un profond soupir. Au moins, il possède un peu de tact, on ne pourrait pas en dire autant de tout le monde.

{Tu te ramollis, ma vieille. Il est où, le coup de poing sur le nez ou le coup de pied dans un point sensible?}

{C’est tout de même une bonne chose qu’elle soit enfin capable de se maîtriser ! Bien sûr, cela n’affecte en rien sa personnalité profonde, mais elle nous permet tout de même de disposer de son attitude violent, incompatible avec sa nouvelle vie.}

Et après, si tu veux, je connais aussi les meilleurs bars, je te ferais passer la meilleure soirée de ta vie!

Je lève mon poing, mais je l’abaisse tout de suite. Je me souviens que mon frère n’a pas assez de courage pour faire une proposition aussi osée, c’est juste une mauvaise tournure de phrase. Mais par contre, je tourne la tête en direction de Nozomi, intéressé de voir sa réponse en face de la maladresse de mon frère (à croire que c’est de famille)

Nozomi est vraiment trop gentille avec lui. J’attends encore un peu, quand même, avant de faire une action quelconque, de voir quelles sont les vraies intentions de mon frère. Je ne sais pas comment il a fait pour deviner que mon fiancé allait venir, après tout ce n’est pas comme s’ils se fréquentaient vraiment.

— Je sais que je me répète, mais qu’est-ce que tu viens faire ici ?

Il sourit encore. Il n’est pas satisfait ou quoi que ce soit, il est gêné ! Ça veut dire qu’il a pas de bonnes intentions ! Je le savais, on peut jamais leur faire confiance aux hommes ! Je m’approche rapidement de lui, et je pose mon index sur son menton.

— Dis-moi la vérité.

Il recule rapidement, levant les mains en l’air, un peu en panique. Il cherche ses mots pendant que je le fixe, les bras croisés. Il finit par lâcher un long soupir, gérant très mal la tension, et par diminuer la voix.

— Je supporte pas la pression. Je hausse un sourcil, mais de quoi il parle cet abruti ? Je veux dire, je suis content que tu sembles au moins un peu heureuse et que tu aies même la bénédiction des parents, mais...

Après avoir dégluti, il regarde dans la direction de Nozomi, sans raison, avant de se retourner.

— On en parlera plus tard. Excusez-moi. Par contre, vous devriez vraiment vous presser, par contre, ça commence à hausser la voix là-haut.

Une fois partie, je me tourne en direction de Nozomi. Je doute que l’une comme l’autre n’ayons compris quoi que ce soit à son intervention, mais j’en parlerais bien après, pas la peine de stresser là dessus. Du coup, une idée un peu stupide me vient à l’esprit.

— Qu’est-ce que tu dirais d’aller se balader un peu, toutes les deux ? Prendre l’air me fera du bien. En plus, comme ça, tu pourras peut-être oublier un peu ton stalkeur personnel.

Je n’avais pas vraiment d’idée où aller, mais je ne savais pas de toute façon si elle avait eu le temps de faire le tour de la Soul Society. Si ce n’était pas le cas, je me ferais un plaisir de la lui faire visiter.