Le désert était silencieux. Un immense garganta l'habitait en ce jour, interdisant au Hueco mundo son habituel décor terne et inchangeable. Derrière cette faille, on eut pu trouver un champ de bataille: des shinigamis se battant à domicile pour survivre à une gigantesque vague de hollows. Le sang coulait à flot sur ce terrain d'escarmouche où se déroulait une importante pièce d'une scène que deux de ses protagonistes au moins ne comprenaient pas. Qui étaient ces deux âmes guerrières? Les deux mêmes qui se confondirent avec une météorite.

Du plus haut point du portail entre les mondes, une forme apparut. Deux silhouette accrochées l'une à l'autre tombaient, attirées à haute vitesse vers le sol. Ces deux planeurs, c'était moi et Hameline. Que venions nous faire là? Eh bien, à l'issue d'un combat contre deux dangereux adversaires, le duo fut contraint de fuir. Blessé et incapable de se défendre correctement seul, l'amérindien que je suis prêta sa force au rongeur pour qu'elle nous sorte de ce mauvais pas. Or, quand la petite est placée en leader, elle ne fait pas, mais alors PAS DU TOUT dans la dentelle. Profitant d'une nouvelle force, la créature se transforma en fusée à explosion d'air, le tout avec le pauvre bougre bipède que j'étais accroché tant bien que mal à son dos, à une main. Après avoir perforé les cieux, nous finîmes par atteindre le garganta et notre monde sans toucher le sol. Le problème, c'est qu'un phénomène antipathique nommé "gravité" s'est décidé à entraîner nos personnes au sol. Pour ma part, je ne criais pas, et ne réagis que peu à l'accident prévisible. Je me contentais de soupirer longuement si bien que plutôt qu'un "aaaaaah", on pouvait entendre un "pfffff" accompagner notre course à la tombe. Toujours accroché à ma camarade, je me mis à fixer le sol, et à utiliser mes compétences.

Je fis d'un seul mouvement bouger la seconde forme venue du monde des Shinigamis: une boule de sang enfermant un pauvre bougre qui s'avéra passer du stade d'otage à repas. Je fis passer la boule en dessous de nos personnes, et manipulai en même temps le sable destiné à accueillir notre chute pour le séparer en plusieurs couches. Ainsi, plutôt qu'un gros choc, nous en subirons deux ou trois petits. Pour le reste, c'est le Hiero ou la mort. Dans le bruit sourd d'une violente explosion, nous posâmes donc nos corps au sol avec une subtilité digne de la politique russe. Le choc fit exploser la boule de sang, les couches de sable, mais fort heureusement, les arbres de quartz ont tenu: pas de case forêt des Menos pour nous. Je me relevai lentement, et regardai Hameline. Elle vivait. Je regardai ensuite le repas. Il vivait aussi, bien que blessé et inconscient. Si il était assez fort pour survivre à l'accident, il pourra au moins apaiser brièvement notre faim. Cependant, je ne pu m'empêcher de dire...

-Ce n'est pas notre cible.

Notre cible, c'était une lieutenant. Évidemment, la prise ne se fit pas aisément. Si bien que dans le chaos final, ce n'est pas la vice-capitaine que nous avons emporté. C'était presque stupide de ma part de regarder cela en premier. Après tout il y avait mon état: j'avais perdu une main, et ne pourrai jamais la récupéré vu la profondeur des blessures... Seul reste l'os cendré. En outre, il me manquait une bonne partie de ma chair et sans ma maîtrise du sang, j'aurai de quoi m'inquiéter de mes blessures. Cependant, j'arrivais à peine à maintenir la résistance aux hémorragies. Si un hollow venait maintenant, nous aurions l'air bien cons. Je me tournai ensuite vers mon amie. Ses blessures aussi étaient relativement graves. Mais elle n'avait objectivement pas du tout besoin de mon aide pour survivre. Sa seule régénération suffira à la maintenir en vie. Cependant, juste pour être sûr que rien ne m'échappe, je lui tins à peu près ces propos...

-Tu sauras te débrouiller? Tes blessures ne sont pas trop graves?

En bougeant, je fis craquer chaque os de mon corps, tendant la main lentement vers la jambe de notre dû. Je le plaçai sur mon épaule, le portant comme un sac à patate. Mon autre main vint saisir son arme. Trop intrigué par leur étrange lien avec cet objet, je n'écoutais finalement la réponse d'Hameline que d'une oreille. C'est alors que la dite "autre main" tenta de prendre l'arme que je me rappelai un peu abruti par la fatigue que je l'avais perdu dans mon combat. Je dû donc tout porter de manière un peu improvisée. sur un seul bras. C'est alors que je me rendis compte que, en toute honnêteté, je devais un sacré service à la rongeur. Sans elle, je serai mort. ça n'aurait pas été une mauvaise chose, bien entendu, mais il est de coutume de montrer un minimum de reconnaissance dans ces cas là. En outre, le fait qu'elle ait su gérer deux sources d'énergie simultanément prouvait qu'elle était bien plus compétente qu'elle en avait l'air. J'enchaînai donc...

-Tu t'es très bien débrouillée... Peux tu nous trouver ta plus proche planque?

En cet instant, moribonds tous les deux, Hameline et Yupiyakel devaient s'enfuir du champs de batailles qu'ils avaient rejoint par curiosité et bien mal leur en pris. Blessés, avec une prise assez maigre, un combat long, fastidieux et très déséquilibré. Ils arrivèrent péniblement, non sans une autre folie de la part du rongeur à bon port.

Hameline s’effondra dans le sable et y resta couchée quelques instants, haletante, elle faisait peine à voir, alors que Yupi reprenait ses esprits et constatait qu'effectivement, leur prise n'était pas la bonne. Il s'inquiétait et c'était une source de joie qui lui permis de se remettre debout et de générer un seul et unique clone. Elle lui brisa le cou et effectua un rituel qu'elle seul pouvait comprendre avant de placer la carcasse morte sur le corps du Shinigami capturé.

" Hameline doit mélanger son sacrifice avec du sang... C'est bon. "

En vérité, Hameline, toute simplette soit-elle avait déjà commencé à réfléchir à des options viables pour garder ce trio en vie. Elle était la seule à posséder un réseau espion et la possibilité à convoquer des "alimanas", comme elle se plaisait à les appeler depuis tout récemment. Quoi que veille dire ce mot et sans savoir d'où lui venait la connaissance de celui-ci... Peu importe.

Elle se rendit compte que la capacité sanguine de son camarade avait en quelque sorte un effet sur les carcasses mortes des alimanas. Sans savoir qu'il s'agissait d'une simple coïncidence, Hameline était sure, de l'ordre de la certitude quasi religieuse qu si Yupi mangeait ça, avec le sang d'un Shinigami, il irait mieux...

" Sang... Sang... Youpi Y a Kel. Mange. "

Elle tapotait son bras brûlé du bout du museau, assez pour qu'il le sente, mais pas pour qu'il ressente une douleur, si du moins il ressentait encore quelque chose. La créature était inquiète elle aussi.

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Souhaite développé la technique suivante :

Spoiler:

Pendant que je m'occupais de nos prises, m'interrogeant sur ce sabre générant une énergie qui me paraissait si étrange, et sur ce faible mourant. Que sont ils réellement ? Après tout, la présentation de gardiens protecteurs du monde contre les erreurs que nous sommes ne m'a jamais vraiment convaincu. Aucun être ne vient au monde affublé de la puissance et de la volonté de protéger sans raison annexe. Perdu dans mon propre esprit, je sentis le shinigami glisser le long de ma peau noirâtre, sans pour autant m'en inquiéter. La rongeure avait décidé de me délester de notre mauvaise proie, pour commencer à jouer avec, tout en brisant la nuque d'un de ses pauvres clones. Moi, je ne le vis que du coin de l’œil sans même m'en rendre compte, toujours dans mes interrogations. Le duo qui nous a défait me revint en tête l'espace d'un instant, et elles étaient pour moi deux cibles, deux femmes que j'avais échoué à libérer. Il me fallut moins de cinq secondes pour me rendre compte qu'il s'agissait ni plus ni moins qu'un élan de frustration qui remontait. Une haine impulsive et stupide due au fait que, comme un enfant, je ne supporte pas le fait de n'avoir eu ce que je voulais. Pourtant, cette connaissance n'empêcha pas la haine de croître. Puis la petite voix criarde de Hameline se fit entendre dans mon dos.

Je me tournai vers elle, laissant glisser la jambe gauche, jusqu'à arriver en face d'elle. La massive créature avait couvert le cadavre de son clone du sang de la victime, et de quelques lambeaux de chaire avec, et voilà que maintenant elle me titillait le bras ayant perdu toutes les chaires de la main, pour m'inciter à manger cette chose. Je lui lançai alors un regard si vide que toutes mes actions, mais qui cachait derrière mon masque un élan de curiosité.

-Pourquoi ? Je ne vois pas ce que tu cherches à accomplir en me faisant gober un peu de sang et ce clone...

Puis après quelques secondes d'hésitation, il me parut clair que manger cette chose serait juste la meilleure chose à faire. Au pire quoi ? C'était un poison qui me tuerai ? Parfait, la faim me tiraillant me laisserait enfin en paix. Et au mieux, ça l'apaisera, cette volonté de dévorer toute chaire de tout être de ce monde. Je laissai alors, en manipulant le sang au sol, se soulever la carcasse jusqu'à ma gueule, et y planta mes crocs une fois, puis deux... Il me vint soudain comme un léger regain d'énergie. Qu'était-ce ? Un sort obscure dont la souris a le secret ? Un effet placebo ? Qu'importe... Je pris une dernière partie de cette chose d'une ultime morsure, avant de laisser ces restes à l'hollow format voiture, si tant est qu'elle en ait l'utilité.

-Je ne sais ce que tu as fait... Merci... Prends le reste, tu en as plus besoin que moi.

Je relevai alors la gueule face au ciel nocturne, et non sans avoir soufflé longuement, je m'adressai à nouveau à elle.

-Il faudra que tu m'en dises plus sur tes capacités... J'ignorais que tu pouvais faire quelque chose de ce type... Mais d'autres hollow risquent de revenir de ce garganta. Ici nous sommes des proies faciles. Je te laisses me montrer la voie.

Finalement, la scène était assez représentative de la vie commune des trois Hollow saugrenus que nous étions, moi, Chisanashi et... Hameline. Notez que les trois noms ont été cité par ordre croissant d'excentricité, et qu'un soin particulier à été fait pour montrer l'écart de folie entre la rongeure et les deux erreurs que nous sommes avec félidé. Pour exemple, cette simple collation. J'ai croqué, et après un seul second coup de mâchoire, j'ai avalé le cadavre de ce pauvre bougre qui n'était pas notre cible initiale, et voilà... De son côté, la souris ne cessait de bondir, emplie de joie après cet échec. Et lorsque je lui tendis l'être fade que nous devions partager, elle était comblée. Qu'il est bon d'être simple. Quant à l’explicitation de ses pouvoirs, la quadrupède ne savait pas...

-... Hameline ne sait pas ?

Fis-je écho, vaguement interloqué. D'accord Hameline n'est pas une déesse de la destruction. Mais elle arrive à faire tout ce qu'elle fait... D'instinct ? Sans même savoir à l'avance si il est techniquement possible que ça marche ? Si elle en a la capacité actuelle ou si elle l'aura un jour ? C'est... Assez peu rassurant. Que les combats de ma camarade dépendent de sa chance et de son instinct, c'est une chose. Mais quand on se bat en équipe, ça veut dire qu'à tout moment, elle peut échouer au moment crucial ? M'enfin, mes doutes sont sans doutes injustifiés. Après tout, ses illuminations ont jusqu'à présent toujours été spectaculaires. Elle m'a ensuite parlé de ses capacités de division et de faire...

-Du vouiiiii ?

Il me fallut le synonyme "souffle fort" pour comprendre qu'elle parlait de sa manipulation à générer du vent par sa seule volonté. Au moins, elle était polyvalente. J'écoutai sa conclusion, sur son savoir proche de celui des bébés, et trouvai cette remarque mi-cohérente. Mais à peine eu-je le temps de réfléchir à cette déclaration que nous prîmes la route. Une galerie fit office d'entrée dans les réseaux tunneliers de ce désert. Le ciel éternellement nocturne laissa finalement place à un toit et des murs de sable. Ce n'était pas moins terne et relativement confiné, mais au moins, cet espace avait l'avantage non négligeable de nous protéger des prédateurs extérieurs. Je me contentai de fixer l'horizon sombre et vide, et il ne fallut pas plus de cinq minutes de course pour atteindre ce qui nous servirait d'hôpital de campagne. A peine eu-je poser le pied sur le sol de sable de cette cachette que la rongeur me fit une demande singulière. Celle-ci entraîna alors une réponse assez simple et rapide de ma part.

-Je le pourrai sans doutes... En un sens, ce qu'on appelle devenir grand, c'est prendre conscience du monde. Ses bons points, ses mauvais points, finalement, être "grand", c'est avoir assez de connaissance... Je pense que tu devrai éviter.

Oui, cette dernière réplique prononcée un peu sèchement pouvait sembler étrange et sans fondement, mais je tenais à marquer une pause avant de poursuivre de plus amples explications. Ce serait dommage que le crâne de la souris n'explose à cause d'un surplus d'informations dans son cerveau. Finalement, j'explicitai...

-Lorsque j'ai vu sa phase du monde, alors même que cela faisait des années que je le trouvais merveilleux, je l'ai haïs immédiatement. Le monde est détestable. On ne peut pas être savant et être heureux. Toi, comme tu l'as dit, tu es comme un bébé. Tu es ignorante, naïve, TROP souvent souriante, simplette... Et j'en passe.

Je m'assis alors contre un mur de sable, laissant quelques grains tomber sur mon masque, se mélangeant aux gouttes de sang semi coagulée qui y traînaient, avant de terminer...

-Ce sont des qualités. Je viens d'énoncer des qualités dont tu peux être fière. Je doute qu'elles ne survivent, si tu venais à "devenir grande". Saches que chercher à me ressembler est une erreur. Car j'aimerai mille fois plus être comme toi que notre félidé désire devenir éternel. Or, ce n'est pas chose simple d'avoir plus de désir que lui. Sois fière.

Finalement, avant même que je m'en rende compte, elle s'était endormie en murmurant que je ne devais pas la manger. Avait-elle écouté ? Sans doutes avait elle au moins entendu. Et il lui fallait regagner de l'énergie par le sommeil. De mon côté, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une frustration me lacérant les entrailles. L'échec du monde des Shinigami m'empêchait de trouver le sommeil. Je ne pouvais qu'attendre le réveil de la rongeure pendant les heures à suivre, restant assis sur place.