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Hollow

Yupiyakel Odi
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MessageSujet: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyLun 9 Sep - 20:41

Il est relativement commun de trouver au sein du désert du Hueco Mundo un garganta s'ouvrant ou se fermant, précédant ou prévenant le passage de son auteur. Ou plutôt devrions nous dire que ce scénario n'arrive que très rarement. Ce qui est réellement habituel, c'est que l'étendue de sable et de poussière assiste à l'usage de ces techniques, mais personne d'autre. Même si les Hollows se font milliers, il est bon de rappeler que dans l'immensité de l'horizon désertique qu'est leur habitat, bien peu d'entre eux sont destinés à se rencontrer. Fort heureusement pour l'intérêt de cette histoire, Yupiyakel a toujours fait montre d'une malchance presque surnaturelle. Pour développer cette affirmation, prenons un simple exemple: Yupi, après un combat acharné contre une shinigami qu'on ne connaît que sous le nom de «lieutenant de la troisième division », s'est retrouvé gravement blessé. Sous l'effet de différentes attaques dont la nature lui échappait encore, le monstre avait perdu pour une durée indéterminée l'usage de son bras droit. C'est dans ces circonstances qu'il rentra bredouille dans le Hueco mundo. L'erreur de la nature marchait lentement, laissant traîner ses bras ridiculement longs au sol, regardant à certains instants ses nombreuses blessures sanguinolentes. Comme si l’apparence morbide de la créature ne suffisaient pas à repousser tout ce qui l'entourait... Hameline et Chisanashi, ses deux uniques compagnons, riraient bien en le voyant ainsi. Il avait échoué à manger, à mourir, et à rendre le juste châtiment aux militaires qu'il avait attaqué avant d'attirer l'intention de la lieutenant. La situation pouvait difficilement devenir empirer.

Cependant, ce récit n'existerait pas si «difficilement» était synonyme d'impossible. La bête dû faire cent pas en direction de la première base cachée d'Hameline qu'il connaissait avant de se rendre compte d'un fait intéressent. Le quel ? Yupiyakel était pris en filature bien entendu. Entre deux pas, il sentit une énergie spirituelle camouflée, dont la vigilance avait été troublée l'espace d'une demi seconde, mettant en alerte chaque sens de l'horreur. Il ne parvint pas à voir le potentiel agresseur, et le peu de reiatsu qu'il put ressentir ne lui offrit pas d'informations sur la puissance de l'ennemi. Après tout, qu'est ce que ça pouvait être d'autre qu'un ennemi? La créature s'arrêta cinq secondes, puis avança, changeant parfois de direction. Pour savoir si il était bien suivi, ou si le hasard faisait juste mal les choses. Quelle guigne... La bête ne possédait-elle guère le droit de rentrer dans sa cachette, pour voir, comateux et désespéré, des blessures bien incapables de le tuer cicatriser? Non, évidemment qu'il n'en avait pas le droit! Un vulgaire chien potentiellement négligeable devait forcément lui faire perdre son temps! Odi n'était ni en état de courser une proie en fuite, et sans doute encore trop peu affaibli pour être vaincu par un être faible à en pleurer! Quel est l'intérêt d'un combat si on ne peut ni goûter au doux repos éternel, ni se nourrir de résidus d'âmes? Aucun! La vie que le mortifié estimait traîtresse était-elle si joyeuse, pour que les esprits décident d'y remédier ainsi? Ces pensées appartenaient à Yupi, et sa lassitude habituelle se transforma rapidement en agacement au bord de la haine, le poussant à s'écrier...

-Insecte!

S'en suivit un relâchement violent de pression spirituelle de la part du monstre, si bien dans le but de faire fuir son adversaire que dans l'objectif de le pousser à venir mourir. De par l'affinité du reiatsu de Yupiyakel avec le sang et le sable, le fluide rouge et les nombreux grains l'entourant se mirent à virevolter jusqu'à deux mètres de hauteur, ce qui devait donner à la bête un air particulièrement menaçant. L'infernal enchaîna...

-Fuis, ou viens goûter à la fin de ton calvaire, insecte. Je suis réduit, mais ni au point de ne pas te repérer, ni au point de me laisser périr par toi! Tu as cinq secondes pour te décider...


Dit l'affreux, fixant une dune de sable par derrière la quelle il pensait ressentir son ennemi. Son dos était courbé en avant, ne réduisant que de peu sa taille. Ses dents ensanglantées claquaient, ses poings écarlates craquèrent, au même titre que sa patience.
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Yharn
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyLun 9 Sep - 21:25

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Les étendues mortes et désolées du Hueco Mundo ne trouvaient plus grâce à ses yeux. Cet air insensé de nature morte figée dans le temps et l'espace avait éveillé en elle la plus somptueuse des lassitudes. Elle rêvait de meilleures étendues, qui mériteraient que l'on s'y intéresse. Un endroit à bâtir plutôt qu'un endroit à observer, où l'on exerce ses propres sermons et où on ne souffre pas du diktat de l'univers.

C'est toutefois dans cette nature morte qu'elle se devait d'exercer son art, et ce jusqu'à ce que le destin se souvienne de son existence et la traîne vers d'autres contrées. Ce jour là n'avait rien à envier aux autres, ni dans sa morosité, ni dans sa labeur. Ce n'était qu'une page de plus qu'il faudrait tourner dans l'espoir de voir jaillir un plus agréable chapitre. Une nuit où les rats sont de sortie et où il fallait manger avant d'être mangé.

Accoutumée à son sacerdoce, et ayant décidé d'embrasser sa condition, Yharn s'accoutuma à son rôle de prédateur et décida même de l'honorer en ces heures. En partance de l'un de ses abris, la bête remuait ciel et terre dans l'espoir de déceler la silhouette d'une âme en peine ne demandant qu'à être dévoré au nom d'une plus grande cause. Tel un libérateur venant purifier une terre opprimée par le feu salvateur, elle voulait être le glas qui sonnait la fin de la labeur pour les milliers de Hollows errants sans ambitions.

L'heure fut toutefois calme, perdue dans le lançant silence de l'infini. Aucune âme à faucher, aucune proie à dévorer, aucune mort à éviter. Tout était d'un calme placide, presque religieux, plus prompt à la contemplation qu'à l'action. Après quelques longues heures passées à attendre, oreilles dressées et coeur embrasé par l'excitation.. l'aberration décida de rebrousser chemin.

Ce n'est qu'après son troisième pas vers le passé qu'un vrombissement vint à déchirer le ciel, signant le retour ou le départ d'une entité de ce monde. Son coeur, s'il en est, ne fit qu'un bond, et machinalement son corps se hâta vers la provenance du bruit, soulevant un écran de sable lors de son premier bond.

Juchée au sommet d'une dune, elle observa pendant quelques précieuses secondes la potentielle cible. Elle lui parut robuste, malgré les lambeaux de chairs et les blessures qui couraient sur son corps répugnant. Ne faisant pas partie des idiots de ce monde, elle se refusa l'attaque directe, prenant les secondes d'ignorance pour des réflexions gratuites. Une voix vint toutefois la sermonner, et la contraindre à agir au plus vite.

" Un insecte aurait déjà engager le combat, laissant la nature décider pour lui ". D'une démarche aussi lente qu'elle se prêtait au jeu des prédateurs, elle fit son apparition au sommet de la dune, laissant son immonde tête dépasser. D'immenses membres tentaculaires apparemment affûtés vinrent à fendre sa silhouette, apparemment en position d'attaque. " Fais-tu partie de ceux-là ? "

Un souffle vint à dégager un peu de sable sous ses pattes, une chaleur certaine commençant à irradier de son promontoire, reflétant une lueur orangée qui donnait à la lune ballante au dessus des allures rougeoyantes. " Il n'y a rien de moins raisonnée qu'une bête blessée. Peux-tu parler au nom de ton âme, ou dois-je te contraindre à perdre la vie face à un insecte ? " Comme pour faire le premier pas, l'un des membres de Yharn s'abaissa, sa voix androgyne et rocailleuse parvenant jusqu'à un potentiel candidat.

Son regard impérieux bien qu'inexistant vint à toiser la créature lui faisant face. Son apparat ne trahissait aucunement son état d'esprit. Sans en faire mots, Yharn crut toutefois saisir l'embryon d'un stratagème. Un stratagème visant le long terme, et qui dans son schéma ne considère pas toutes les existences comme de vulgaires proies.

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyLun 16 Sep - 20:11

Une réponse se fit entendre aux menaces du mort vivant. Ce fut la voix relativement féminine d'un Adjuchas aux airs étranges qui atteignit les oreilles de Yupiyakel. Dévoilant toute sa bizarrerie, une forme sortit de sa dune, apparaissant au clair de lune. La créature aux airs étranges se montra sous un visage original: un être ensevelit sous les tentacules qui recouvraient son corps, d'où l'on pouvait voir s'échapper un crâne, sans doutes en guise de masque. Bien évidemment, la chose ne pouvait pas simplement charger Yupiyakel pour se faire balayer, ni s'en aller comme le chien effrayer qu'elle masquait sous un flot de paroles. Non, laisser couler un fleuve de paroles inutiles, c'est ainsi qu'on insupporte un Hollow. Le tempérament las de l'horreur mortifiée et la conscience de ses blessures l’empêchèrent cependant de charger son interlocutrice pour lui tabasser savamment les dents, et boire goulûment son âme. "Interlocutrice", car la voix de la chose s'y prêtait. Sans doutes cet être oublia sa place dans l'échelle alimentaire, car quelques pas se firent en direction de l'ancien amérindien, qui restait sur place, fixant l'autre hérésie d'un oeil rouge, sombre, et dénué d'intérêt. Alors qu'un léger vent vint souffler, l'autre monstruosité proposa une idée saugrenue: parlementer avec Odi. La réponse fut directe, naturelle, prononcée sur un ton uniformisé...

-Si j'en avais l'humeur, insecte, je rirai... Je rirai de toi, d'un air aussi condescendant qu'adouci par ta triste naïveté.


L'abomination resta parfaitement immobile, fixant encore et toujours cette inconnue, bougeant à peine les articulations de son masque à chaque mot. La créature s'expliqua alors...

-Il est ridicule que tu me croies détenteur d'une âme. C'est d'autant plus stupide que tu sois persuadée d'en posséder une. Quand à perdre ma vie face à un insecte, je le désire ardemment. Mais nous savons tout deux que la tâche ne te sera ni possible, ni confortable.

Yupiyakel cessa alors d'utiliser son pouvoir pour retenir son sang qui, soudainement, se mit à couler abondamment de ses blessures. Son corps noirâtre devint vite écarlate, et la peinture qui le recouvrait semblait voguer. Le fluide luttait indéniablement contre la gravité, repeignant les trois quarts de l'être qui, malgré son air désuet, était prêt à frapper. Il conclu...

-Plutôt qu'une âme, j'ai un amas de lassitude, et toi, d'orgueil pour te présenter ainsi devant moi. Maintenant, dis moi chasseresse... Dis moi ce qui pousse un être comme toi à lutter contre sa nature, pour parler à une coquille vide plutôt que de la dévorer vainement?

Le souffle froid de la monstruosité pouvait se faire entendre à une bonne dizaine de mètres. La bête avait été fatiguée d'ainsi monologuer. Mais il fallait bien finir par questionner cette ennuyeuse invitée. Un Hollow qui parlemente, quelle idée. Chisanashi a tenté de dévorer Hameline bien avant de s'allier à elle contre Yupiyakel. Et Hameline a tenté de tuer ses deux actuels compagnons avant d'en faire des alliés. Dans le Hueco Mundo, trop peu laissent parler les résidus d'âmes qui les habitent. Qui était cet insecte pour en faire autrement? Et surtout, dans ce monde, chacun agit par intérêt: quel était le sien à l'ouvrir plutôt qu'à fuir? Ces questions peuplèrent d'elle même l'esprit du mortifié. Qu'attendait ce sujet, si ce n'est la mort?
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Yharn
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMar 17 Sep - 4:14

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La créature abominable restait imperméable à tout élans d'orgueil que le hollow lui faisant face témoignait. Elle restait de marbre, juchée sur sa dune, préférant se bercer d'observations et d'analyses plutôt que de bêtes ripostes verbales. Le gouffre étrange lui servant de visage s'agita, son corps dévala alors la pente qui la séparait de sa potentielle cible, ceignant pour bon la distance entre les deux.

Alors à la frontière de tous les dangers, les tentacules de Yharn vinrent à se plaquer à sa silhouette, à l'image d'un chevalier qui rengainerait sa lame dans son fourreau. " Est-ce orgueilleux que de vouloir vivre plutôt que survivre ? La mort est inévitable, ce qui importe ce sont les actes accomplis avant. N'inverse donc pas les rôles, dans ta situation cela pourrait s'avérer fâcheux. Surtout face à un adversaire ayant eut de précieuses minutes pour préparer le terrain à son avantage. " Elle restait sobre, monocorde et assez détachée de la situation. D'un calme olympien, elle fit comprendre que son initiative n'était aucunement suicidaire. Aucun mot ne sonnait comme une demande, plus comme des tentatives d'ouvertures.

" Si je dois te dévorer, ce sera toutefois un jour où tu ne seras pas déjà blessé. A quoi bon être puissant et s'élever, si notre âme reste indigne. Tu n'as donc rien à craindre de moi aujourd'hui, si ton égo personnel te laisse assez d'honnêteté pour le reconnaître. " La bête semblait opiner du chef, confirmant ses propres dires. Rien n'affirmait son honnêteté, alors il lui faudrait compter sur les risques encourus, et le sens de ses paroles.

" Les grands de ce monde sont ceux qui par le passé se sont dressés contre leur nature, en cessant d'être esclaves. Si tu es las de ta vie, alors c'est que j'ai peut-être vu juste. Je veux voir fleurir la monarchie de ce monde. Je le parcours à la recherche d'individus souhaitant se libérer et cesser d'être de simples animaux, et dans l'espoir d'un jour trouver un monarque digne à suivre. " La bête était en alerte, malgré sa voix monotone et son corps apparemment endormi. En vérité, elle était selon toutes vraisemblances à quelques instants d'activer son Regreso, et ainsi au moindre signe hostile, déguerpir et tenter sa chance ailleurs.

" Nous devenons ce que nous sommes en mourant. Ce que je vise c'est une résurrection. A toi de voir si tu décides de t'abandonner pleinement à la mort ou si, en attendant d'être tué, tu acceptes ce don de vie et de liberté. " Sa collerette de chair se redressa quelque peu sous sa potentielle dernière intervention. Tout dépendait désormais de l'Adjuchas lui faisant face. Il lui fallait choisir entre accepter un pacifisme temporaire, ou rejeter en bloc l'opportunité, ce qui signerait le départ de Yharn.

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMar 17 Sep - 22:46

La chose descendit de sa dune, s'entourant elle même de ses propres tentacules. Était-ce une armure? Un signe de méfiance ou bien de confiance? Yupiyakel n'en savait trop rien. C'est là le défaut des Hollows: on ne comprend que rarement les messages exprimés par leurs gestes. Cette interrogation poussa même l'horreur mortifiée à décaler sa tête sur le côté, comme le ferait un chien curieux. Un craquement sourd se fit entendre tandis que la gente dame Hollow reprit son monologue. Gente dame... Ce terme était particulièrement adapté, parce qu'après avoir envoyé une petite menace à Yupiyakel concernant un quelconque avantage du terrain, ce qui est stupide contre le manieur de sable, l'interlocutrice détailla ses intentions. Elle tenta d'abord de rassurer le cadavre mouvant en lui disant qu'elle n'a guère l'intention immédiate de l'attaquer. Cela déçu Yupi. Le malheureux priait pour qu'elle mente, mais une impression d'honnêteté se dégageait de l'insecte.

La fourmis s'avéra d'ailleurs être monarchiste, chose relativement peu étonnante quand on y pense... Ces mots n'étaient guère clairs, et semblaient plus proche de la fiction que de la vérité établie. L'absence de détail démontraient soit que la dame n'aimait point les grands discours inutiles, soit qu'elle n'avait encore envisagé le moindre squelette à son projet. Pendant tout son monologue, Le mortifié se contenta de la suivre du regard, tentant de comprendre les motivations et les idéaux de cet être, jusqu'à répondre...

-Je ne pense pas comprendre...

L'horreur s'avança alors d'un pas lent vers cette étrangère, continuant d'exposer sa confusion...

-Ce qui compte c'est ce que l'on fait avant notre mort... C'est pour des actions mémorables que tu souhaites fonder une confrérie? Quels projets peuvent donc bien nécessiter cet assemblement. Sa seule existence est donc une fin en soi, pour que tu ne dévoiles pas plus d'objectifs?

Yupiyakel cessa alors de pousser son sang à voyager à même sa peau, faisant entrer à nouveau le liquide dans ses plaies. A l'instar de cette étrange fondatrice, il lâchai son arme. En vérité, si il se faisait poignarder dans le dos, la chose lui paraîtrait presque plaisante. C'est la raison d'une garde si basse. Le monstre se tint soudainement immobile, quittant des yeux l'interlocutrice. Il admirait autour de lui les vastes plaines de poussières qui étaient tristement immobiles. La lune ne voulait bouger, le vent refusait de souffler une fois de plus. Il n'avait rien à faire... Si il refusait l'offre, il allait rester avec Hameline et Chisanashi, sans aucune suite dans les idées. Il apparut alors à l'esprit du monstre une pensée: l'illusion est une drogue qu'il est plaisante de s'administrer. Si la bête n'avait plus foi en elle, ni en cette vie. Il ne restait rien au chien de guerre qui attendait une mort effrayante chaque jour. Joindre les projets de l'insecte pourrait le faire oublier... Lui faire oublier les images de son esprit et la cruauté du monde. Il le voulait: il désirait ardemment se bercer de songes pour oublier qu'il est Yupiyakel, monstre aux mains emplies du sang d'enfants. Il revint donc vers la monarchiste, et se dévoila...

-J'attend la fin. Si l'occasion de me séparer de la vie et d'abréger mes souffrances se présente, je n'hésiterai pas une seconde à te délaisser toi et tes projets pour en terminer. Outre cela, je n'ai pas d'objectifs, pas d'idéaux, pas d'espoirs. Je pense donc que mes objections se feront rares, et que dans tes projets, je ne serais pas un obstacle. Si ces conditions qui sont celles de mon existence te conviennent, Hollow, alors je pourrai voir avec toi fleurir une société illusoire. Dévoile m'en plus: apprends moi tes idéaux. Je m'imprégnerai de ce qui me plait, et penserai à ce qui me nuit. La balle est dans ton camp.
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Yharn
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMer 18 Sep - 9:11

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Contre toutes les attentes imaginables, la situation prenait une tournure pacifiste. Même Yharn peinait à dissimuler sa surprise, tant qu'elle dût rester une bonne poignée de secondes muette, le temps de digérer la chose. Si elle avait pu sourire, au porte-défaut de de son absence de visage, elle l'aurait fait. La créature lui faisant face ne pouvait être approchée qu'à cette unique occurrence, car elle était blessée. Dans d'autres circonstances, s'ils s'étaient croisés dans le désert, ils se seraient entre-tués. Et le plus difficile à admettre pour la créature, c'est qu'elle aurait sans doute périt.

L'heure n'était toutefois pas aux nébuleux songes d'une vie conditionnelle. Ainsi après l'ultime intervention de son interlocuteur, la bête s'immobilisa sur le sable, d'allure paisible. Sa voix s'extirpa de sa carcasse, résonnant dans ce qui fut une potentielle arène, ce qui donna un aspect un peu plus glorieux à son laïus. " Je pense que nous visons tous la grandeur à notre échelle. Le but de ma propre grandeur est de voir croître ce monde sur un autre chemin que celui que la nature nous a imposé. Depuis notre incarnation ici, nous faisons tous que nous battre comme des bêtes, sans réflexions, sans objectifs sinon la survie. Je refuse d'être l'instrument de qui que ce soit, sinon un monarque plus éclairé que la nature primitive. "

Un tentacule vint à tordre sa position, son crâne protubérant pleinement orienté vers Yupiyakel, comme pour essayer de saisir le moindre indice trahissant son approbation ou désapprobation. " Mon but est d'allumer en chacun la flamme de l'objectif. Et de trouver un régent apte à concrétiser chacune des flammèches. Nous avons une âme, un esprit, et une grandeur. Je trouve cela injuste que de nous laisser être que de simples bêtes. " Son timbre trahissait une certaine colère, probablement envers elle-même, ou plutôt ce que le monde en avait fait.

" Ce que j'aimerais donc, c'est transformer ta passive attente de la mort en un objectif pour lequel tu préférerais vivre. Car c'est le chemin qui mène le plus directement et magnifiquement à la véritable puissance, et à la seule vraie grandeur. Tu es déjà fort malgré ton esprit apathique, imagine seulement quelques secondes ce que tu pourrais devenir en reprenant le contrôle de ta propre volonté. " Elle laissa une seconde de battement s'installer, déjà car elle n'était pas adepte des grands discours et que l'effort social déployé était imposant, mais aussi car dans un coin de son esprit dormait encore la probabilité que l'Adjuchas profite de la conversation pour y glisser une tentative de meurtre.

" J'accepte pleinement ce que tu es. Non pas par sympathie ou parce que je veux ton adhésion, mais car nous avons tout deux déjà dompté la mort, ce qui nous laisse toutefois à dompter la vie. Et pour se faire chacun se doit d'éclairer sa propre voie, sans se gêner mutuellement. Ce monde est assez vaste pour que ces arbres les plus rares donnent les fruits de l'avenir, mais il n'y aura aucun avenir si ces arbres sont amputés avant la fin de leur croissance. J'accepte donc volontiers tes conditions, à condition que tu héberges une partie des miennes dans un coin de ton esprit. " La bête finit par se taire, ayant sous-estimé les ressources que demandaient de pareilles conversations, bien qu'elle n'était selon toutes vraisemblances pas sa première. Son visage s'orienta en direction de l'Adjuchas lui faisant face, autant pour recevoir son avis que pour l'inviter à expliciter son propre point de vue..

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMer 18 Sep - 19:11

Décidément, cette discussion semblait être la conversation tendue de deux nobliaux tentant de masquer leur rigidité. Yupiyakel se tenait bien plus droit que d'ordinaire, et Yharn en faisait de même. Les deux gardaient un ton dénué d'émotion, émulants de calmes émotions. Pourtant, un regard avertit eut pu dire qu'aucun des deux ne faisaient entièrement confiance à l'autre, et que chacun masquait soit ses impressions, soit ses interrogations. Le mortifié n'était de toute évidence pas cet être clairvoyant, car il ne fit même pas l'effort de s'intéresser au ressenti de l'Hollow en face de lui. Il se contentait d'en comprendre les idéaux. Il serait cependant plus juste d'utiliser le verbe "essayer".

L'ancien amérindien leva alors sa main jusqu'à son masque, frottant le menton du crâne animal lui servant de protection crânienne. Son bras droit beaucoup trop long partait loin sur le côté, se tordant anormalement au niveau du coude pour permettre à sa main d'approcher sa tête. Ainsi positionné, il grattait son cou, puis la matière blanche qui retenait ses péchés. Indéniablement, il ne comprenait pas. Était-ce cette étrange créature qui était floue, ou bien seuls ses objectifs le perdaient. Il en arriva à une conclusion simple: l'absence de but de Yupi l'empêchait indéniablement de comprendre les rêves d'autrui. Mais celle l’expérience malheureuse d'Odi semblait l'éloigner des songes fous de cette rêveuse. L'horreur finit par répondre...

-Tu veux donc humaniser un monde de démons? Je suppose que je peux m'accorder à cette idée... Comme chacun, je suis las de ce désert arpenté de morts attendant une seconde fin.

Le désespéré scruta de haut en bas l'amas de tentacules, puis leva les yeux, admirant ce qui se trouvait au delà de son interlocutrice: du sable, du vide, de l'obscurité... En somme, il y avait le monde sous sa forme la plus honnête partout autour d'eux. Celà le découragea. Pensif face à cela, il continua...

-Le monde des humains est traître et rouge du sang des démons qui l'habitent éphémèrement. Le notre est froid, ridiculement honnête et incapable de fournir de l'espoir à qui n'en a plus. J'aimerai tant changer ces réalités, oublier toutes ces déceptions. Mais même le meilleur souverain ne le peut...

Le monstre observa l'horizon, et cela ne lui inspirait aucune raison de vivre. Il ferma les yeux, et revit du monde humain la guerre et la mort. Il fit cela deux ou trois fois, se confirmant à lui même ses précédents dires. Assuré et déçu de ne pas avoir tort, il enchaîna...

-Je ne veux qu'oublier... L'espoir, la flamme de l'objectif, ou tout autre nom que tu puisse donner à cela, je veux pouvoir m'en servir comme œillère. C'est pour cela que je décide de te soutenir, insecte. Je veux que tu réussisses à créer... Je désire te voir parvenir à réaliser tes travaux. Ainsi j'aurai le droit d'admirer les flammes de chacun, afin d'oublier que la mienne n'est qu'un bandeau masquant le reste du monde. Je souhaite qu'à perte de vue, se dressent les rêves d'autres confrères. Que le royaume de ton monarque ne m'autorise plus à songer au froid de cette nuit éternelle, au sang d'innocents, ou même à mon passé...

Soudainement, le regard du monstre s'abaissa, admirant la rêveuse d'un air tout aussi triste. Pourtant, derrière le masque brillait la lueur cramoisie des yeux du monstre. Cette lueur n'était pour l'heure ni faiblissante, ni amorphe. Elle s'illuminait dans un semblant d'espoir. Il conclut alors...

-Accepte le fait qu'il n'est plus, et qu'il n'y aura probablement jamais plus d'objectif digne de vivre à mes yeux. Je le répète: je ne veux qu'oublier. Je veux atténuer les plaies de mon âme en attendant la fin. Je ne pense pas que tu comprennes, ou même que tu en sois capable. Je suis moi même confus. Mais sache que tes idéaux s’alignent parfaitement aux rares volontés qu'il me reste. Pour cela, moi, Yupiyakel Odi, j'accepterai toute condition que tu pourra m'énoncer. Et si d'avenir j'en refusais une, alors n'en doute pas, il n'eut pas été d'être qui aurait accepté à ma place.


Yupi croisa alors étrangement ses bras, et baissa la tête jusqu'à pouvoir admirer le sable entourant ses pieds. C'était là le meilleur signe de respect qu'il voulait bien fournir.
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyJeu 19 Sep - 8:49

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L'estropié et l'insecte. 1568053977-divider

Charmant spectacle croquignol que les deux Adjuchas donnaient là. De toutes les situations invraisemblables qui noyaient sous leurs incohérences ce monde, celle-ci était championne. Deux hollows étaient littéralement en train de parler métaphysique, dépassement de soi et métriopathie de l'instinct. Si témoins il y avait, nul doutes qu'ils seraient en train de moquer le ridicule de la situation.

Quant à Yharn, au sommet de son art; elle commençait à apprécier. Apprécier le fait de pouvoir rencontrer un " quelqu'un " plutôt qu'un " quelque chose ", apprécier le fait d'éviter une énième tuerie pas forcément utile, et apprécier le fait de rencontrer un succès autre que militaire. Ainsi, les tribulations de l'Amérindien ne déclenchaient chez elle que de nombreux acquiescements.

" Pour jouer de franchise, je ne m'attendais pas à trouver autant d'approbations chez autrui. " La bête imita le geste de l'hollow, lorsqu'elle orienta sa tête comme un caniche perdu, malgré la légère amertume qui la relançait un peu plus à chaque fois que le mot " insecte " était utilisé pour la désigner. " Comme dit, j'accepte pleinement ce que tu es. Mieux encore, malgré le fait que la parole d'un hollow " insecte " n'ait aucune grâce à tes yeux, je peux te faire la promesse de t'aider à oublier. Non pas oublier les raisons de ta vie, mais oublier le fait qu'un jour tu aies pensé qu'elle était terminée. "

" Je n'ai pas besoin de comprendre tous tes mots pour comprendre ton ressenti, et nous avons effectivement assez de similitudes dans nos pêchés pour que nous puissions nous entendre sur le long terme. Je respecterai tes voeux, n'en déplaise à notre nature étrange, Yupiyakel Odi. Et à leur égard je changerai autant que faire se peut ce monde, pour qu'à défaut de souhaiter les changements, tu n'aies qu'à les observer. " La bête inclina la tête dans un semblant de politesse un poil trop sauvage et brusque pour être considérée comme telle. Toujours avec sa raideur cadavérique sur le dos, elle releva sa collerette. " Je me nomme Yharn. J'aimerais me présenter plus convenablement, mais mon esprit garde captif trop de mes souvenirs. "

La méfiance s'étiolait petit à petit, ce qui ne plaisait qu'à moitié à la créature, dont ladite méfiance était pourtant réputée. Son regard s'autorisa un instant à observer les alentours, emprisonné par quelques songes. La sauvagerie du désert était bannie de cette zone de non-lieux, tant que Yharn ne put s'empêcher de se demander si l'accord tacite qu'elle venait de signer perdurerait lors de sa prochaine rencontre.

" Désormais, il nous reste toutefois à jouer le jeu du désert jusqu'à nous élever assez haut pour en remodeler le terrain. Apprendre toutes les arcanes d'une formule avant de pouvoir la modifier. Ces blessures qui sont les tiennes, les as-tu rendues à ton assaillant ? " Une griffe tordue vint à désigner les lambeaux de chairs qui se balançaient un peu partout sur la silhouette de son interlocuteur. Maintenant qu'ils étaient sur la même longueur d'onde, il était temps de planter d'autres graines.

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyJeu 19 Sep - 21:24

L'insecte avoua. Il dénonça sa surprise à la vue de la tournure pacifique des événements. Il faut dire que si on avait raconté au cadavre son avenir ce matin à peine, il n'en aurait cru le moindre mot. La faim de l'entité au crâne animal le tiraillait, mais son état ne lui permettait de toute évidence pas de se repaître, et quand bien même l'idée lui aurait parcouru l'esprit plus tôt, le stade actuel de la conversation annihilait toute volonté de tuer la monarchiste. La créature féminine faisait montre d'une exceptionnelle compréhension. Ses mots et ses idéaux semblaient si proche de ce que l'humanité serait sans sa lâcheté. Peut être la bête tentaculaire n'est-elle pas si stupidement orgueilleuse après tout. Elle fit même l'honneur de se présenter sous son nom, et rien d'autre. De toute manière, Yupiyakel n'avait que faire des subtilités, et une dénomination le satisfaisait. Un peu perturbé par la dernière question de sa "collègue", il finit par répondre sans même jeter un œil aux principales concernées: ses plaies...

-Certes, je ne sais pas encaisser les coups sans réaction. Cependant, mon ennemi a su prendre un si grand avantage que je fus contraint de fuir pour ma vie. C'est là mon paradoxe, je recherche continuellement le repos éternel, mais quand il vient, je suis trop lâche pour le tolérer...

Enfin, le monstre baissa les yeux vers les dégâts. Certaines blessures commençaient déjà à cicatriser. Ses blessures lui étaient douloureuse et honteuse. Mais ces traîtresses à son enveloppent apparaissaient aussi comme étant prometteuse au triste mortifié qui s'expliqua...

-Hélas; je ne crains que le vainqueur ne soit pas prompt à nous rejoindre. Pour reprendre ses mots, la tâche qui lui incombe consiste à éliminer les monstres que nous sommes. Connais-tu les Shinigamis, Yharn?

Les doigts et os du morbide personnage se mirent à craquer tandis qu'il recommençait à procéder à d'étranges virages. Ses articulations finirent par s'accorder pour pointer une plaie béante sur son flanc droit. L'occulte parvenait à peine à mouvoir son bras droit grâce à un début de cicatrisation qui devait encore se parfaire mille fois. Là, le désespéré continua...

-C'est un des leurs qui m'a causé cette blessure en un coup. Ce sont des guerriers vêtus de noir, et arborant un katana. Leurs sous fifres sont faibles, mais vois ce qu'a pu accomplir la manieuse de deux sabres. Elle s'est présenté à moi comme étant la "lieutenant de la troisième division". De ce que je détecte de ton énergie, il t'aurait fallut m'envoyer cinq ceros de plein fouet pour m'infliger une seule blessure comme celle la.


Yupiyakel laissa alors tomber ses bras jusqu'au sol, son ton semblait avoir changé. Sans doutes pouvait-on deviner une pointe d'excitation à l'idée de parler de ses derniers pas de danse avec la mort...

-Bien entendu, c'était en sacrifiant ses dernières réserves qu'elle put frapper si fort. Pour ma part, je les trouve intéressants et très prometteurs. Je suis persuadé que l'un d'eux me portera aux esprits de mes ancêtres. Cependant, tu risques de ne pas tant les apprécier. Eux nous voient en notre force la montagne de cadavres sur la quelle elle est bâtie. Et de nous ils ne voient que les bêtes. Je pense qu'ils ont raison de nous penser comme cela. Mais c'est pour cette vision qu'ils ne deviendront sans doutes jamais nos amis.

Finalement, le malheureux laissa un silence s'installer. Il devint pensif et amorphe. Ses yeux se remirent à briller très faiblement, comme pour symboliser le calme lui revenant. Il fixa alors Yharn d'un regard air relativement curieux, son dos droit jusqu'aux omoplates semblant se plier vers l'avant dans un mouvement anormal. Il conclut enfin...

-Ils sont si à la fois si puissants et naïfs... Je les trouve passionnants... Et toi, en as-tu déjà vu? Que penses-tu de ces êtres?
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptySam 21 Sep - 7:20

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Le pacte avait été scellé sous sa plus pure forme, et la plus agréable aussi. Aussi étrange que cela pouvait paraître sur l'instant, Yharn autorisa un peu plus les carences de sa méfiance, s'étant toutefois naturellement reculée maintenant que la " mission " était en un sens accompli. Le croissant de lune immobile se moquait du duo et de leur conversation, la bête pouvait le sentir. Son regard se figea un instant sur le ciel anthracite, se noyant de déception comme à chaque fois qu'elle devait constater qu'il était dépourvu d'étoiles.

" Si tu as mérité ces blessures, tu as également mérité la survie. Si ton adversaire était si terrible que tu le décris, alors ce monde qu'est le nôtre doit pouvoir trouver une certaine fierté dans le fait de te compter parmi ces membres. Nous ne sommes qu'aux premiers souffles de nos évolutions respectives, là où les Shinigamis s'enterrent inéluctablement. J'y vois une certaine forme d'optimisme. "
Elle opinait du chef paisiblement, un tentacule venant supporter le poids de sa masse osseuse crânienne. " Je ne connais pas les Shinigamis. Leur monde n'est pas le mien, alors je ne m'y intéresse pas pour le moment. Je veux d'abord comprendre et apprendre à apprécier cette réalité avant de me pencher sur les autres. Un jour leur tour viendra, malgré tout. "

La créature cauchemardesque n'avait évidemment jamais été dans le monde des Shinigamis par le passé. Elle avait à quelques reprises semé angoisses et traumatismes dans le monde réel, mais jamais ailleurs. De toutes les réalités, elle n'avait connue que la morosité binaire du désert, et l'étroite étreinte du monde réel, lorsque ses souvenirs ne la boudaient pas. " Je n'en pense donc rien, nous sommes des ennemis naturels, mais cela n'empêche en rien. En un sens, toi et moi sommes également opposés par l'esprit de compétition de notre nature, et pourtant nous ne sommes pas en train de nous dévorer mutuellement. "

" Mon idée est identique pour les Shinigamis, qui sont d'avantages proches des humains qu'autrui, ce qui me laisse à penser qu'ils seraient plus ouverts à l'intelligence et à la raison. Ainsi peu importe comment ils voient les représentants de notre race, ce qui comptera véritablement est la manière dont ils nous verront nous; les individus. Je ne veux pas interagir avec un Shinigami, mais avec un esprit sain et apte à comprendre les valeurs du monde. Ceux qui n'en sont pas capables pourront bien mourir. "

Décidément odieusement d'accord avec elle-même, la créature difforme acquiesça à nouveau, sans aucune inimités pour colporter le sens de ses mots. Sous ses airs diplomates envers autrui, elle n'en demeurait pas moins une prédatrice. En dépit de quelques alliés triés sur le volet, il n'y aurait pas la place pour fantassins et autres spectateurs.

" Mon objectif n'est pas la paix mais la liberté. Je pense qu'il n'est pas prétentieux d'assumer que certains Shinigamis se montreront aptes à comprendre cette notion. Sinon, cela ne fera que confirmer la supériorité des nôtres après tout, n'est-ce pas ? " Un trait d'humour vint à la ramener à son sujet initial. " J'ai donc beau ne pas les connaître, je suis impatiente de voir ce qu'ils peuvent apporter aux monuments que nous bâtirons demain. Mais pour cela je dois d'abord m'élever moi-même. Ce que je dis te paraît incohérent ? Je ne suis pas bien sûr du terrain sur lequel je mets les pieds. D'ailleurs, depuis combien de temps arpentes-tu ces terres ? "

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyDim 22 Sep - 21:33

Le savoir que Yharn possédait sur les shinigamis était semblable à l'intérêt qu'il leur portait: temporairement moindre. En outre, Yupiyakel put une fois de plus admirer l'idéologie et la philosophie de son interlocutrice. C'était une façon de penser assez étrange pour le monstre. En effet, l'amérindien avait toujours classifié les êtres par leur race, les inscrivent sans plus y penser dans des grands mouvements de pensée. Les Hommes égocentriques ne savent rien de la vie, et se contentent d'en profiter jusqu'aux représailles de la vile traîtresse. Les hollows sont soit désespérés, soit enragés, soit tristement calculateurs. Aucun d'eux ne sait penser: ils se contentent de ressentir et d'agir. Que ce soit la faim, leurs émotions, la douleur... Jamais un être des ombres n'a fait autre chose que grogner face à tout cela, si ce n'est frapper. Quant aux Shinigamis, ils croient encore que la vie est porteuse de justice, et qu'ils peuvent l'aider à cette tâche. Ils agissent selon des principes futiles et arbitraires en attendant la mort d'un être sans principe, mais aux convictions tout aussi illégitimes. Chaque rencontre faite par le Wendigo l'avait mené sur cette vision de la réalité.

La tentaculaire ne semblait pas réellement avoir un avis aussi fâcheux. Elles semblaient être convaincu que les êtres cruels pouvaient s'entendre avec les stupides. Comme si ceux qui sont trop horribles pour vivre pouvaient cohabiter avec ceux qui sont trop aveugles pour survivre. Cette dame semblait vraiment croire que pour acquérir sa liberté, la paix était une option... Yupi trouva cela naïf, mais magnifique. C'était comme de voir quelqu'un qui pouvait encore sourire au monde tandis que lui en était incapable. Il la laissa finir, et répondit après quelques instants de réflexion...

-Si je devais me baser son ressenti, je dirai que j'arpente cette terre depuis des millénaires. C'est pour moi horrible, car mes premières secondes en tant qu'Hollow conscient ont suffit à me rendre las.

L'horreur se mit alors à fixer ses propres mains, comme si la chose y voyait de ses yeux un quelconque événement. Il commença alors une nouvelle phrase...

-Tu sais, Inse... Yharn, de temps à autres, je me rend dans le monde des humains car je souffre. je me retiens de m'en prendre aux humains car j'ai plus de douleur que de faim. Ces douleurs, seule l'âme peut les apaiser. Je masque mon énergie, je trouve une bibliothèque, et j'oublie... ça m'aide à me sentir vaguement humain. Un jour, j'ai trouvé un texte sur mon peuple.

L'horreur baissa alors sa main, et se mit à fixer la lune qui brillait d'une lueur grisâtre. Elle était presque plus sombre que la nuit, et le ton du mortifié s'y accorda pour la suite...

-C'était un livre seul qui traitait de nos coutumes et de notre histoire... J'aurai vécu il y a un peu moins de deux siècles si j'en crois ses dires... Cela fait moins de deux centaines d'années que je souffre. J'ai détruit ce livre, car je ne voulais pas que ce monde garde des traces de nos pêchers. Pourtant, ils sont inéluctables.


Un long silence marqua la fin de ces mots. L'occulte continuait de fixer le ciel noir couronné d'une sombre lumière. Puis il se décida à répondre à son interlocutrice...

-En plus de cent années j'ai appris, ou du moins j'ai pu m'illusionner mille choses. Tu me demande si tu pars pour échouer dans un tissu d'incohérence? Ton objectif est d'acquérir une liberté et une dignité pour toi et tous ceux qui seront capables de la désirer?

L'être de la nuit écarta alors les bras. Le membre de droite, dû à son état, se leva de quelques centimètres moins haut que son confrère. Ainsi positionné, l'ancien donna son discours...

-Voici la conclusion de deux vies d'observation: La liberté est complexe à conserver. Si son ennemi ne vient s'y opposer, la vie finira par l'y pousser. Là, la liberté en danger, pour se défendre, crée la discorde. La discorde ronge la paix. La paix, en se brisant, met d'autant plus en péril la liberté si on a mal préparé sa rupture. Ce cercle vicieux pour les optimistes, et vertueux pour les suicidaires se répète jusqu'à ce la victoire ou la mort.

Baissant l'un de ses bras, le monstre pointa du doigt Yharn, concluant...

-Tu veux la liberté? Alors qu'elle soit ton seul objectif! Ne prévois pas de l'atteindre par le dialogue, ni par la violence. Prévois de l'atteindre par tous les moyens possibles. Moi et mes frères n'avons jadis pas songé à l'avenir que nous devrions affronter. Nous sommes morts en emportant des innocents. Nous avons perdu nos vies et nos libertés. Suis mes conseils, et ne sois jamais négligent sur tes projets. Ainsi, tes rêves et toi deviendrez cohérents.

Le squelettique personnage baissa alors les bras, les laissant tomber au sol, carressant le sable. Il regardait Yharn avant de finir...

-Je ne m'en rendais pas compte, mais en vivant selon cette vigilance, j'aurai pu être heureux plus longtemps parmi mes frères et sœurs. Pour moi, c'est trop tard. Le désespoir a pris mon âme. Mais toi, tu peux encore rêver et espérer. Ne laisse pas le monde te priver de ce qu'il te reste d'ambition... Tu as le droit d'hésiter, mais jamais d'abandonner. Ainsi, peut être sauras-tu mourir heureux. Dis moi, Yharn, j'ai une idée globale de tes idéaux. Mais quelle est leur forme? As-tu déjà réunis quiconque? Tes objectifs ont-ils au moins un squelette?
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMar 24 Sep - 10:24

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La conversation s'élevait de plus en plus, ce qui était au goût de la créature cadavérique. Elle avait vraisemblablement déjà croisé des entités intelligentes dans ce désert étrange du Hueco Mundo, mais pour autant elle ne se souvenait pas d'avoir jadis croisé une âme aussi riche et porteuse de sens que celle-ci. Comble de l'ironie s'il en est, c'est pourtant cette âme si sophistiquée qui cultivait le plus grand des doutes et de l'opposition chez Yharn. Comme quoi les apparences ne font pas tout.

Pendant l'espace d'une seconde, qu'elle espérait secrètement partagée par Yupiyakel, elle se surprit à remodeler le monde qui l'entourait. Elle n'était plus une créature affreuse, mais une humaine engageant pour la première fois de sa vie une véritable conversation riche de sens. C'est un des luxes que sa vie d'humaine lui avait refusée, elle qui vivait toujours recluse sur elle même, dans la timidité et l'acceptation aveugle. C'est donc un comble paradoxal qu'aux tréfonds de l'humanité, là où justement les âmes ne sont plus que des créatures, jaillisse pour la première fois le goût de la liberté.

Ce simple constat l'emplit d'un sentiment qui s'était fait déserteur depuis bien trop d'années; la satisfaction. Si au bord du gouffre de la désolation elle était capable de faire jaillir de si belles choses, qu'est-ce qu'elle ne pourrait faire une fois arrivée au sommet de son art ?

Les paroles de l'Adjuchas trouvaient écho à son cerveau et à son coeur. Sans les boire pour autant, elle ne put faire autrement que simplement accepter leur sens, un pique de fierté la secouant lorsqu'elle fut appelée par son nom. " J'envie ta mémoire. Mon âme garde en otage l'immense majorité de mes souvenirs, jusqu'à mon propre nom. Je ne connais aucunement mes origines. C'est une force que tu devrais préserver avec toute l'ardeur possible, car c'est l'héritage de ton âme qui pourrait plus tard faire de toi plus que ce que tu es aujourd'hui. "

L'ancien étala alors sa réflexion dans une certaine sagesse insoupçonnée. Yharn écoutait avec toute l'attention qui lui était possible de témoigner, quitte à peut-être un poil trop s'exposer aux risques alentours. Pendant son élucubration, le gouffre abyssal se porta sur les stigmates corporels de Yupiyakel, lesquels donnaient une certaine portée à son laïus.

" Je vis déjà dans l'avenir, car ce n'est ni dans le présent ni dans le passé que se trouvent les fruits de mon effort. La liberté que je veux doit être de droit divin; pour que la paix soit la seule solution viable. Si la liberté est gagnée par l'effort le plus ultime, et finit par être assise sur quelque chose d'indétrônable, alors elle surclasse la nature, et en remodèle la forme. C'est ainsi qu'est la liberté que je souhaite obtenir et offrir au monde. Une liberté raisonnée, si haute et importante qu'elle ne sera jamais délaissée au plaisir des pêchés des autres, fussent-ils la guerre, l'ambition, ou l'opportunisme. "

Un tentacule vint à supporter sa carcasse, qui mine de rien se tenait droite et aux aguets depuis trop de temps pour ne pas s'en sortir engourdie. " Tout le monde n'est pas sensible à la liberté, certains ne vivent que selon le chant de leur instinct, et ne sont ni des régents, ni des sujets. Ils ne sont que des nuisibles qui doivent être dressés ou chassés. Sans ces parasites, la paix divine ne peut être que préservée, car la discorde ne sera jamais assez imposante pour la faire chanceler, et la paix sera la seule option. Si les grands de ce monde font allégeance à une réalité plus digne, alors à eux seuls ils pourront préserver la paix, et l'imposer à ceux qui voudraient en faire la guerre. Si ce monde est celui de prédateurs, alors d'aucune façon les proies ne deviendront des bourreaux. Ceux qui ne seront pas prêts à accepter ces responsabilités devront périr ou être réduits. S'il le faut; de nos propres mains. "

Il y avait selon la créature une part de poésie dans l'eugénisme de son discours. Si chacun a une place définie dans la société, alors pourquoi l'en changer ? Et si l'unification de 10 êtres suprêmes suffit à mater l'union d'un million d'êtres infirmes, alors qui pourrait faire chanceler les bases du monde bâti ? Tout se passait bien, jusqu'à l'ultime question de l'Adjuchas, qui éveilla un poil plus de mutisme.

" Notre vie passée fut éphémère par rapport aux longueurs et aux possibilités de celle-ci. Ne désespère pas de ne pas avoir vécu moins d'un siècle, mais au contraire, réjouis toi de pouvoir vivre un millénaire digne selon ta propre volonté. Ton discours n'est pas celui d'une âme désespéré, mais celui d'une flamme en manque de comburant. Aussitôt les prémices de ce nouveau monde à ta portée, tu pourras t'élever, j'en suis certain. " Elle acquiesçait avec une assurance rare, se rendant compte que ces paroles n'étaient normalement aucunement adressables à un prédateur concurrent avec qui le combat est normalement la seule option. C'était plus la confidence.. d'un ami à un autre ?

" Nous sommes une poignée, moins d'une dizaine. Je ne suis ni un guide, ni un prophète, ni un dirigeant, alors je ne cherche pas véritablement à rallier autrui, plutôt seulement planter les graines qu'un monarque fera germer demain. Cependant mes objectifs ont plus qu'un simple squelette. Nous évoluons vite, et ne cesserons d'évoluer. En tant qu'être plus ancien que moi en ces lieux, tu pourrais rejoindre notre hameau, voire sans doutes y ramener certaines âmes avec qui tu sèmes autre chose que de la violence pure. Qu'en dis-tu ? "

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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyMar 24 Sep - 22:11

Ses projets, ses réalisations futurs, ses plans, sa vision... Tout trouvait une place parfaite dans l'esprit de Yharn. Yupiyakel s'en laissa impressionner plus que jamais. Il ne pensait pas qu'un Hollow puisse avoir une autre ambition que la survie plutôt que la vie, ou encore l'envie plutôt que l'espoir. Alors voir tant de détermination en cette dame, c'était comme affronter une hallucination que l'hérésie ne pouvait pas même imaginer dans ses délires les plus profonds. Mais cette folie était en quelque sorte apaisante. Ces long monologues, ces idées fusant sans ordre autre que celui de la volonté propre d'un esprit que l'horreur ne saurait connaître, cela lui plaisait..Il affectionnait l'idée d'être pendant le temps de quelques mots un Homme, un être pensant, méritant, capable de dialoguer et d'exprimer sa volonté et sa réflexion comme le ferait un être digne. Il adorait ce qu'il pensait, ce qu'il savait être illusion. Le désir de vivre, la luxure de penser, l'orgueil de se croire plus que mort, c'est là les péchés qui lui plaisaient en ces instants.

Il faut également avouer qu'il n'était ni sourd aux mots de son interlocutrice, ni insensible à ses compliments. Elle le disait humain, sage, et surtout, elle voyait en lui un espoir qu'il ne pouvait que nier. L'amérindien ne possédait pas la niaiserie de croire en ces espoirs, ou même d'en être flatté. Mais il était heureux. Il savait maintenant qu'un être en ce monde pensait plus de bien de lui qu'il ne pensait de bien de la réalité susnommée. L'honnêteté pousse à reconnaître euphorisant l'idée d'être estimé par autrui plus que par soi même. Il écoutait chaque mot, n'en croyant qu'un sur deux, aimant chacun d'eux. L'idée qu'il ait un avenir par delà la montagne de cadavres formant son passé le réconfortait malgré ses doutes. Bien qu'il reconnut un certain extrémisme dans l'idée d'application des méthodes de Yharn, il fut bien forcé de reconnaître leur cohérence. Il finit, après avoir patiemment écouté la demoiselle, par répondre...

-Ton idée est tentante, Yharn. Je me tâte même à la dire bonne, si tant est que ce monde puisse voir germer autre chose que la pourriture. Je suppose que tu es la seule à pouvoir planter de tels espoirs en ces terres infertiles. Puisse ton régent nous trouver un jour prochain. Si tant est que parmi les nôtres il existe un dignitaire qui ne soit pas décevant.

Laissant s’échapper un long soupir, l'hideux fit craquer ses os dans quelques étirements sourds. Les pensées de la chose étaient brumeuses et il commençait à réfléchir de lui même aux projets annoncés. Là, il répondit...

-Je n'ai aucun prétendant à t'offrir pour la régence que tu désire. Cependant, je connais deux hollows. Les deux seuls que je peux nommer camarades... Un félidé et une rongeuse qui, ironiquement, m'ont fait retrouver un premier fragment d'humanité en essayant de me tuer.

Le monstre se tourna alors vers les étendues de sable, en direction de la cache d'Hameline connue la plus proche. Il enchaîna....

-Ils sont particuliers... Le chat est froid et la sourie est si naïve qu'on peine à croire qu'elle vient de la race des vices. Je ne sais même pas pourquoi je les suis. Cependant, pour une raison plus obscure encore, je les apprécie et les respecte. Disons qu'ils sont ce que j'ai connu de mieux en ce monde. Je suis sûr qu'ils te plairaient aussi. Ils sont en quelque sorte tout ce que j'ai avec ma puissance impie.

La encore, il marqua la fin de ces mots par son souffle, avant de bailler. Encore une fois, il se tourna vers l'aristocrate, la langue bien pendue...

-L'idée de se soumettre à un régent les fera rire, il n'y a pas de doute possible sur cela. Mais je pourrai au moins les convaincre de discutailler avec toi... Enfin, je suppose... Dans tous les cas, il te faudra attendre avant de les rencontrer. J'allai les retrouver quand tu m'es tombée dessus, mais je pense qu'ils n'apprécieront pas que je te ramène dans leur domaine. La réaction la plus plausible serait une tentative de meurtre à ton encontre.


Enfin, l'énergumène se tourna à nouveau face à son interlocutrice. Il rajouta bien vite...

-C'est le lot de chacun en ce monde. Tuer est le premier réflexe, fraterniser est le dernier. En d'autre circonstances j'en aurai honnêtement fait de même avec toi. Nous sommes tous des monstres pour l'heure. J’espère vraiment que tes rêves changeront la réalité.

Dans un dernier réflexe, l'odieux décida de revenir sur un point passé du dialogue qu'il estimait...

-Crois moi, Yharn, mon passé est jonché de morts prématurées. C'est peut être pour toi une déceptio d'en savoir trop peu sur toi, mais j'aurai aimé en connaître mille fois moins sur moi. Le passé est un ensemble d'erreur que tous commettent. Chacun en tire un bénéfice, mais pour moi, c'est le prix de la culpabilité qui s'exerce. C'est une dette que je ne peux rembourser, et c'est pourquoi j'attends d'y échapper par la fin.

Les yeux fermés, le chagriné revit l'espace d'un instant les grandes lignes de son histoire. Il murmura alors...

-Vivre dans le futur plutôt que le passé... C'est une fabuleuse qualité que tu as. C'en est même étonnant que tu ne tires pas de ça au moins l'envie d'être plus que la planteuse de graine. Je suppose qu'on ne souffre pas tous de tant de tares que moi. Je t'envie profondément...

Enfin, la chose se tut. Il avait terminé. Plus rien ne devait être dit pour lui. Il ne savait guère si le moment était opportun pour quitter l'interlocutrice. Peut être fallait-il s'entretenir sur d'autres sujets, sans doutes même. De toute évidence, si elle avait plus à dire ou à écouter, elle le ferait savoir. Il le comprendrait. Ils partageront, ou ils partiront.
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptySam 28 Sep - 17:22

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Il était chose étrange que d'observer de la philosophie au coeur du Hueco Mundo. Par extension le désert s'incarnerait comme la désacralisation complète de quelconques traces d'humanité. Et pour autant c'est au sommet de cet univers profanateur que s'établissait une culture typiquement humaine. Une certaine amitié pourrait naître aux termes de cette discussion, bien que d'aucuns affirmeraient qu'un tel mot n'a pas sa place dans le vocabulaire belliqueux du monde des morts.

C'est pourtant bien d'amitié qu'étaient fait les égards adressés à l'un et à l'autre. Il y avait des témoignages de sympathie, de compréhension, d'empathie, et de soutien. Tant de choses qui, de base, sont à exclure de la grammaire Hollow, mais qui à cette heure, et à cet endroit en précis, prenaient un sens le plus pur qu'il soit. Cet échange était pour Yharn la preuve ultime qu'un renouvellement était possible, et que la morosité et l'abandon n'existaient que par lâcheté ici-bas. Accepter son humanité et la responsabilité de son âme demandait un effort, que la plupart de ses semblables préféraient ne pas faire par couardise. En voyant le changement progressif de comportement dans l'esprit de l'amérindien lui faisant face, la créature infernale avait compris que si ce monde était qualifié de " cauchemardesque " c'est simplement car les gens y avaient oublier comment rêver.

" L'unification est potentiellement le seul espoir tangible et concret que nous pouvons saisir actuellement. Je sais que certains des miens se sont eux aussi lancés dans une croisade d'opinion pour ameuter d'autres audacieux; le fait de savoir que certains des tiens pourraient en faire de même est en soi assez rassurant. Si vous savez cohabiter à trois, alors vous êtes techniquement aptes à cohabiter à cent; surtout si d'aventures la situation vous est avantageuse; et elle le sera. Ainsi le jour où un roi émergera, il aura déjà un peuple prêt à endosser la responsabilité de ceux qui ont tournés le dos à la vie pour ne semer que la mort . "

Des mots assez étranges s'extirpaient de sa carcasse. Elle qui pourtant était si peu loquace, se retrouvait à parler.. d'une âme à une autre. D'un humain à un autre ? " Les spécificités de tes alliés feront d'eux ce qu'ils devront être à l'avenir. Je doute qu'il soit effectivement bon que je les rencontre, mais j'aimerais te confier la tâche de les rallier, si d'aventures tu l'acceptes. Il sera plus simple d'accepter mes mots si ils ne viennent pas de ma bouche mais de la tienne. Comme tu le dis justement, ici bas, nous frappons avant de discuter. Si tu n'avais pas été blessé, nous n'aurions pas pu échanger. Si tes camarades ne le sont pas, nous ne le pourrions pas de même. Ils t'acceptent toutefois sans perpétrer la case belliqueuse, ainsi tu es notre meilleure chance. " Voilà qui sonnait étrangement plus comme une supplique que comme une proposition; comme une dernière volonté qui était à écrire; celle que son rêve pourrait continuer à vivre même si aux hasards des jours son corps était brisé.

" Je n'ai rien de si particulier, même si ton constat m'honore, en un sens. Je ne suis ni la réponse qui doit apparaître dans l'esprit de qui que ce soit, ni un quelconque libérateur qui se sentirait d'élever la population. La vérité est que je ne suis qu'une goutte d'eau dans la mer, qui essaye d'aller à contre-courant pour voir ce qui se trouve au plus loin. J'ai besoin de rencontrer un hiérarque pour pouvoir m'adonner à son fardeau, et ainsi accepter plus lâchement le poids de ma propre vie. Cela n'a rien d'héroïque ou de louable. Aux termes, je ne suis qu'un mouton cherchant un berger lui dictant quoi faire de son existence. Ni le Dieu, ni le prophète. " A ces mots las, la bête s'autorisa un instant de réflexion et de considération envers elle même, et envers l'Amérindien. Les deux étaient désespérés, ils cherchaient simplement à leur manière un moyen de faire quelque chose du temps qu'il leur était imparti. Lorsque l'Adjuchas fit étalage de sa réflexion sur le passé, Yharn ne put s'empêcher que d'être en désaccord.

" Je cherche un guide pour savoir où aller. Le passé reste toutefois le meilleur des guides. Savoir d'où tu viens pour savoir où tu vas. C'est grâce à tes connaissances sur ton passé - aussi moribond puisse-t-il être - que tu comprends l'avenir avec plus de discernement que moi. Les erreurs que tu as naguère fait, tu ne les répéteras plus, tandis que moi, ma mémoire rend fractale mes erreurs, et me prive ainsi des leçons qu'elles apporteraient.
" Un autre instant de réflexion vint à la faire hésiter sur la suite de son intervention. Mais l'heure était à l'honnêteté.

" Ce n'est que lâcheté que d'essayer de fuir son passé et le renier. Ne m'envie pas parce que ce qui t'est arrivé ne m'arrive pas; mais enorgueillis toi du fait de pouvoir jouir de toute la lucidité que ton passé t'offre. Tu as vu de tes yeux la souffrance de ce monde et de l'autre, la peine, l'abandon, et le regret. C'est souvenirs, ne les renie pas en considérant qu'ils sont des démons blasphémant à ton oreille. Embrasse les car ils sont des anges gardiens qui te permettront sans peine de bâtir quelque chose de plus grand. Un bourreau garde en tête l'image de chaque personne qu'il exécute, pour se souvenir de son fardeau, et ensuite comprendre qu'il est nécessaire et à transcender. Il faut être fou ou lâche pour refuser son passé et se contenter de le répéter à cause des horreurs qui s'y sont passés. Et tu n'es ni fou ni lâche. Ce qui ne te tue pas te rend plus fort. Et tu as frôlé assez souvent la mort pour la dompter. " La méthode brute. Elle parlait sans doute plus en ce moment que durant toutes les années de sa pauvre vie en tant qu'humaine. C'était là une tradition bien étrange, que de finir par encourager la personne lui faisant face.

Peut-être était-ce un genre de suicide à retardement. Quiconque se sentirait élevé et encouragé par pareils laïus pourrait tout aussi bien grossir sa puissance dans l'unique but d'être le prédateur ultime. Dans ces circonstances, c'était se placer au cœur du danger que de l'avouer avec si peu de détours.



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Hollow

Yupiyakel Odi
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Feuille de l'esprit
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyDim 29 Sep - 17:14

Chaque mot plaisait à Yupiyakel. La bête sauvage, habituellement armée de grognements et de coups se plaisait à parlementer avec l'étrangère. Il admirait la capacité de son interlocutrice à penser et parler en conséquence de ses songes. Dans le même élan, on eut pu dire qu'il adorait en faire de même, oubliant ainsi le sang coulant depuis des décennies sur ses mains. Certes, l'optimisme de la tentaculaire lui laissait de plus en plus deviner un semblant de naïveté qui, comme toujours, arborait le masque de l'espoir. Cependant, il s'efforçait de passer outre. Le démon de peine ne voulait guère penser à plus de désespoir, ou se désillusionner de ses précieuses sensations. Une fois que les deux créatures auront chacune repris leur route solitaire, le regret mettra dix secondes à revenir dans l'esprit du mortifié. Alors la minute de dialogue qu'il lui restait, il n'allait pas les laisser filer sous le poids de la réalité. Il allait oublier, et rêver. En quelques sortes, Yupi joua le jeu de la demoiselle. Bien vite, il répondit...

-Un mouton cherchant un berger voila une créature de bien meilleure nature que nous autres. Je me répète sans doutes, mais c'est encore là une bonne chose que tu te vois pour plus que ce que tu étais à ta seconde naissance, Yharn. Car les esprits moqueurs ne nous ont rien laissé, et ton objectif, tu l'as repris de leurs mains avec un minimum de dignité. Tu vaux plus que moi, et plus que tu ne le penses.

Ce n'était aux yeux du faible qu'une moitié de compliment: valoir plus que ce que l'on pense, c'est bien. Valoir plus que Yupiyakel, c'est normal. Il ne s'attendait pas à ce que la dame ne s'imprègne de ces mots comme d'une armure d'orgueil, ni à ce qu'elle en reste de marbre. Mais là encore, il ne s'intéressa pas réellement à la réaction d'en face. Il donnait des vérités dont il était convaincu, et bien peu de miracles eurent pu le défaire de ses sombres convictions. Il ajouta...

-Quand à l'importance que tu portes au passé, je suppose qu'elle est juste. Mais pour moi, elle est juste d'autant plus injuste. Mon guide est désespéré, car il sait qu'aucune voie n'offre la rédemption ou la satisfaction pour que ce que je suis. Celle que tu propose temporise, mais rien ne peut guérir mes plaies de souvenirs. Vois-tu, mes erreurs, je ne les commettrai plus. Sauf que chacune d'elle était un crime haïssable par le plus miséricordieux des esprits. Je ne peux me pardonner, et si tu étais trop lucide, tu en ferais de même.

C'est à ces mots que l'horreur comprit qu'elle avait perdu plus l'entrain de la conversation. Son habituelle monotonie retrouva sa place dominante, écrasant l'intérêt et la curiosité qui, pendant un temps, firent battre le cœur absent du mortifié. Conscient de cette lassitude récupérée, il souffla lentement. Cependant, il conserva l'espoir: la foi que le projet fou de l'insecte se concrétisera en un long oubli. Il décida donc de continuer son enseignement...

-Je ne suis pas fou, Yharn... Je ne répéterai pas mes fautes, et m'efforcerai de les corriger. Cependant, je suis lâche. Comme chaque homme, chaque femme, et chaque Hollow, je suis un être bien plus faible d'esprit que de corps, et je me contente de fuir l'horreur en évitant l'erreur. Si tu désires des démons proches de l'humain pour rêver avec toi, alors conçois le fait que chacun des deux partit de cette alchimie possède mille défauts dont la crainte. En outre, encore une fois, j'attend la fin. Dompter la mort, devenir fort... Ce n'est pour moi qu'entraves.

La bête leva les yeux au ciel un instant, puis dans la seconde, termina...

-Tu envies ma mémoire plutôt que de te satisfaire de jouir de ton ignorance, et j'envie ton ignorance plutôt que de profiter de mon savoir... Voila encore un pécher capital à rajouter sur le tableau commun des nôtres. Il faudra faire avec, et nous contenter de plaintes silencieuses. Si bien que tu ne puisses réaliser ta chance, je ne peux profiter de la mienne, car son revers est trop puissant. Nous sommes des êtres insatisfaits d'origine irrassasiable. Je me demande bien quel visage prendra le royaume de fous que nous sommes.

Yupiyakel écouta calmement ensuite les réponses que l'interlocutrice aurait à poser, mais il n'y prêta qu'une faible intention, ne laissant s'échapper qu'un...

-Bien...

La bête courba alors son dos, si bien que l'angle formé par sa colonne vertébrale devint clairement surnaturel. Ce mouvement se lia d'un contact directe de la main du forcené avec le sable, le tout alors qu'il murmurait «Creador». De cette étrange incantation, le sable du désert lui même prit vie. Les grains se mirent à virevolter autour des deux parleurs, se réunissant en un point, formant une pyramide assez grosse pour être visible depuis plusieurs centaines de mètres, voir même quelques kilomètres. C'était voyant, coûteux en énergie, mais la monstruosité le fit, et se releva ensuite de toute sa grandeur en se justifiant...

-Tu as remarqué toi même que la lassitude recommence à joindre notre dialogue. Bientôt, nos mots deviendront stériles. Rien ne sert de persévérer pour l'instant, notre discussion mérite une pause... De plus, je dois retrouver ma base pour régénérer calmement mes blessures. Rends visite à cette structure de temps à autres, car si j'ai le besoin de te trouver, je t'y attendrai, et toi de même, tu attendras que je vienne t'y trouver.

Faisant craquer ses os en tournant lentement sa tête, le monstre vint fixer Yharn alors que son corps se tenait face au vide, là, il termina...

-Tu es encore jeune et naïve, ne copie pas ma faiblesse et mon désespoir... Je suppose que nous en avons terminé?
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Yharn
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptyVen 4 Oct - 18:15

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Etait-ce vrai ? Que Yharn valait plus que son interlocuteur ? A ses yeux, elle ne valait pas plus que quiconque, et surtout pas qu'un adversaire plus redoutable qu'elle ne l'était pour l'heure. Ce monde qu'était le leur ne se définissait que sur la puissance, qui était élevée au rang de seule et unique hiérarchie indiscutable. De fait, elle ne pouvait pas s'imaginer valoir mieux que son confrère, car cela intimerait le fait qu'il existe une alternative à la force brute, ce qui serait une concrétisation bien trop évidente de ses objectifs pour ne pas être suivie de violents contrecoups.

La créature accusa le coup, trouvant l'audace de baisser un peu la tête, comme si sa nuque peinait à supporter le poids d'un trop-plein de réflexions. Les paroles de Yupikael poursuivirent alors, sous la forme d'un flot continu animant un peu de lueur dans l'amalgame blasphématoire servant de corps à notre âme en peine.

Une fois l'entracte proposé, la créature pâtissait du silence qu'elle s'était imposée à elle même. Toutefois consciente que la fin de la conversation s'approchait, elle décida d'ôter son bâillon imaginaire pour offrir un digne baroud d'honneur à cette rencontre fortuite, prometteuse au futur.

" Si nos voies sont amenées à se refléter dans la négation sans pour autant s'exclure, alors qu'il en soit ainsi. C'est dans l'adversité et le contre-cœur que nous pouvons trouver les meilleures choses. Je ne te dirais jamais de changer ton mode de vie, ou ta conception de cette nature étrange qu'est la notre. Lorsque notre monde viendra à éclore, et ce jour viendra bientôt, il faudra se faire confronter plusieurs mondes pour parvenir à bâtir quelque chose de concrets sur ces fondations. "

Elle hôcha la tête, sans se rendre compte qu'elle n'avait pas besoin de le faire. Peut-être était-ce une simple réminiscence de son passé humain qui la forçait à agir sans grand discernements, juste par instincts. Un instinct humain, assez risible. " Ce royaume de fous que tu décris prendra le visage que nous décidons de lui donner. C'est pour briser ces chaînes que nous devons agir. Si demain notre réalité doit s'effondrer, ce doit être à cause de nous. A l'envers, si demain notre réalité doit devenir glorieuse et magnifique, ce doit être grâce à nous. Chacun devra apporter sa pierre, pour que notre onde trouve des échos dans tous les univers possibles et imaginables. "

La conversation touchait définitivement à son termes. Yharn en avait comprit toutes les arcanes. Dans la noirceur de l'abandon de Yupiyakel, elle avait trouvé la délicatesse d'une leçon simple; le monde avait beau mérité un peu de changements, ses habitants eux méritaient de décider quels changements accepter, et lesquels réfuter. C'était erroné que de penser être libérateur d'un monde opprimé par lui même. La situation était plus complexe, et méritait plus de préparations.

C'est à la suite de cette réflexion que vint jaillir une immense montagne de sable. Sous la surprise, Yharn manqua d'activer sa marque pour disparaître au plus tôt. En saisissant toutefois l'intérêt de cette pyramide, elle se ravisa, en acquiesçant.

" J'y passerais régulièrement. " Sans hésitations dans la voix, elle venait de signer un semblant de pacte, sa carcasse s'agitant un peu, comprenant que le départ était imminent. " Je ne te dirais pas de changer. Seulement de garder dans un coin de ton esprit le fait que tu aies le choix de changer à n'importe quel instant. N'imite personne sinon ta voix intérieure qui te dit quoi faire. C'est elle qui a raison. "

A ses mots, la créature opina doucement du chef, pour confirmer les dires, et tirer une révérence avant le départ. Aussi rapidement que la pyramide avait jaillit des entrailles de la terre, elle, disparut en un battement de cils. La marque de son Regreso venait d'être activée, et ainsi créa une distance d'une cinquantaine de mètres entre les deux abominations.

C'est l'âme en peine qu'elle repartit au cœur du désert, à la recherche d'une dune sous laquelle s'enfuir pour pouvoir se ressourcer. Bien qu'ils n'avaient que discuter, toute la méfiance accumulée et la réflexion forcée avaient eut raisons d'une bonne partie de sa fatigue mentale. Elle méritait bien un peu de vacances. Les mots de l'Amérindien resteraient cependant au creux de son esprit pendant quelques longues périodes après cela.

#Terminé
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MessageSujet: Re: L'estropié et l'insecte. L'estropié et l'insecte. EmptySam 11 Avr - 21:24




Rôliste : Yupiyakel Odi

Récompense générale


Reiatsu de base pour le RP :
15

Reiatsu construction:
15/15

Reiatsu longueur :
15/15


Reiryoku de base pour le RP :
130

Reiryoku cohérence:
130/130

Reiryoku Avancement :
100/130


Autre récompense :
Raison : ?


Bonus/Malus


Bonus :

Malus :


Total Reiatsu 45 et Reiryoku 360


Conséquence IRP:
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