(Ce rp est la suite direct de celui-ci )

Ouch...Où est-ce que je suis? Je regarde les alentours. La forêt? Ah je me souviens, j'étais avec les 2 autres adjuchas à me battre et à tenter de tuer le plus dangereux quand la souris nous a attaqué en même temps, et le sol s'est effondré sous nos pieds. Il y avait encore quelques cristaux de glace dans tout le sable qui a dû amortir en partie la chute, avec un grand trou au plafond et le pilier juste à côté de nous brisé. J'ai pas dû rester inconscient bien longtemps, sinon la glace aurait fondu et on se serait déjà fait dévorer.
Je sursaute un peu en me retournant alors que les 2 suicidaires reprenaient leurs esprits derrière-moi, encore sonnés aussi. Ce serait l'occasion parfaite de les tuer! Mais un cri retentit avant que je ne puisse tenter quoique ce soit, suivi par un autre. Forcément cette chute a dû faire un raffut du diable, et tous les hollows du coin ont rappliqué... Des gillians se dirigeaient vers nous avec leur démarche pataude, ainsi que des hollows basiques de tous les côtés. Et pas moyens de grimper dans les passer. Ils vont vraiment nous attaquer? Ces idiots devraient remarquer qu'on est bien plus forts qu'eux. Après c'est vrai qu'ils ont le nombre, et les gillians sont cons comme des briques. Je suis passé par-là aussi après tout. On peut plus manger tranquillement...

"On dirait qu'on va devoir reporter notre combat à plus tard si on veut s'en sortir. Mais le premier qui m'attaque en traitre je le tue illico!"

Je me met en garde, surveillant mes comparses improvisés et lance des balas dans le tas. Ça devrait au moins en dissuader une partie, espérons.

La chute fut soudaine, inattendue, mais surtout rude. Cette dernière attaque de la sourie me surprit au plus haut point. Je m'attendais à des ceros, des balas, des harpons d'air. Je voyais venir sur moi la délicieuse mort incarnée par la rage et la puissance de ce petit Hollow. Une mort lente, mais une magnifique mort tout de même. Au lieu de cela, la créature parvint à me sonner gravement en  nous faisant tous passer par le sol, et nous voici dans un lieu que je ne prévoyais pas de revisiter depuis mon dernier passage sous la forme d'un Gillian. Je me tenais là, inerte au sol, comme je l'étais avant de m'engager dans cette escarmouche.

Un hurlement retentit alors, tandis que la lassitude s'empara de mon être face à cette perte de temps. Le combat allait s'éterniser, car si je ne doute pas qu'à force de persévérance, un Gillian finira par me porter une frappe fatale, je doute que cela se fasse rapidement. D'autant plus que mes blessures eurent le temps de se refermer grâce à ma régénération accélérée. Je n'avais pas somnolé longtemps et j'étais encore largement affaiblis. C'est alors que l'un de mes deux adversaires prit la parole, il s'agissait du chat, et il espérait me rallier à lui, ainsi que la sourie "s'en sortir". Pour la première fois depuis longtemps, deux simples mots parvinrent à m'arracher un rire sarcastique que je justifiai...

-Si tu désirais t'en sortir, tu aurais fui à mon arrivé. Cette pittoresque mésaventure m'aurait été épargnée...

Ces paroles furent à peine écoutées par le chat qui s'en alla diminuer l'effectif des ennemis à coup de Ballas. Le fait est qu'il est inutile de combattre l'avantage numérique des Hollows dans la forêt des Menos: Ils seront toujours plus nombreux que les intrus. En dissuader, ou même en tuer quelques uns ne fait gagner qu'une seconde, tout au plus. Je trouvais un peu ridicule de le voir ainsi se démener en attendant une réponse positive de nos parts, à moi et au rongeur. Mais ces deux ridicules Hollows avaient une chose que les Gillians n'avaient pas: la force, la puissance de me tuer en quelques minutes à peine, la ou les hollows joueraient le combat à l'endurance, me mettant une fois de plus face à la lassitude. De plus, malgré ses dires, je doute que le félidé ait pour priorité de m'abattre en ce moment. Alors oui c'est stupide, mais je décidai pour la première fois de ma vie de m'allier à ce duo de dégénérés. Je me ralliai à eux car sur les milliers de monstruosités que j'eu la malchance de rencontrer, ces deux-ci étaient les seuls à s'être montrés aussi puissants que moi. Ils ont été les seuls à me faire ressentir le souffle de la mort. Ils sont les deux seuls à avoir pu, en quelque sorte, m'arracher du respect, là ou ces monstres par milliers ne m'inspiraient que le dégoût. Je me plaçai à côté du félidé, j'envoyai un Bala sur un Gillian trop proche à mon gout, et je répondis...

-Si tu veux tant fuir ces adversaires le chat, je te suis. Je préfère être tué dans le désert par tes mains à toi ou au rongeur, que venir nourrir une colonie de créatures faibles et méprisables... Lequel d'entre vous a une idée, si sotte soit-elle, à soumettre?

A priori la trêve a été signée, c'est déjà ça même si je me serais bien épargnée la remarque désagréable de l'humanoïde. La souris, à priori dénommée Hameline génère ses clones qui semblaient courir vers les géants. C'était pas une mauvaise idée, mais qui parle de lui-même à la 3e personne? Il doit lui manquer une case quelque part à celle-là, mais peu importe. De mon côté je constatais que mon bala avait eu qu'assez peu d'effets sur les hollows qui n'ont pas été touché. Bon, ça va me demander pas mal d'énergie mais je recommençais à nouveau de geler mon environnement, en me concentrant devant moi pour ne pas gêner mes alliés du moment, mais un peu derrière-moi tout de même au cas où l'un d'eux verrait une occasion de m'attaquer.

"Je peux m'occuper des petits. Concentrez-vous sur les gillians pour le moment."

Tout cela marchait très bien sur les hollows, mais sur les gillians ce n'était même pas la peine d'y penser, ils sont bien trop gros, ça me demanderait un temps et une énergie folle d'en geler un seul.
L'un d'entre eux lance un cero des plus basique de mon côté. De la panique peut être? Je le contre sans problème avec un mur de glace qui vole en éclat, mais l'attaque est repoussée. Les petits hollows tombaient les uns après les autres, gelés sur place et même empalés pour certains. Il y en a même une partie qui se sont fait balayés par un gillian qui cherchait à attaquer une souris. Plus je les regarde plus j'ai du mal à me faire à l'idée que j'étais comme eux, ça me répugne. Ça me donnerait envie de tous les tuer, mais j'ai plus important à penser.

La rongeuse ne s'opposa pas à l'alliance, et se vanta même d'en être à l'origine, sans doutes en ayant discutailler avec le chat. La sourie ayant entraîné son "allié" avec elle dans cette aventure potentiellement mortelle, il est malhonnête de sa part de s'en vanter, presque autant qu'il était malhonnête de la part du félidé de "s’occuper des petits" pendant qu'on eut à se taper les Gillians. Mais bon, il libérait la route avec une efficacité suffisante, et j'admet que les Menos demeuraient plus distrayants que de faibles Hollows. Trois Gillians se mirent à ouvrir leur gueule ensembles, tout en me visant par ce qui semblait être des Ceros. L'attaque combinée était excessivement lente, et je pu l'esquiver grâce à mon Sonido qui me servit aussi à charger mes adversaires. L'un d'eux s'avança légèrement plus vite que les autres et se jeta sur moi, crocs ouverts en avant. Je lui envoyai une série de Balas qui le bloquèrent dans sa chute. La créature était maintenue en équilibre par mes attaques, hurlant de rage, et sentant probablement des fissures naissantes dans son masque. Je pouvais commencer à compter les secondes avant son dernier soupire.

Soudainement, deux Ceros transpercèrent le Menos que j’assaillais, m'approchant dangereusement. Je pu tout juste activer mon Hierro en voyant apparaître à bout portant les deux attaques Je fus propulser plusieurs dizaines de mètres en arrière, si bien que j'en retrouvai le chat et la sourie que je laissai derrière moi quelques instants plus tôt. Sur mon torse fumant, je pu localiser quelques déchirures que deux attaques de créatures inférieures ne purent normalement pas me laisser. Le combat contre les deux petits adjuchas, la régénération de blessures profondes... J'étais encore terriblement affaiblis. Je me retournai vers mes compères d'infortune pour leur signaler...

-D'autres arrivent... Le combat est bruyant et nous sommes de vrais appâts ambulants à cause de notre puissance. Si vous voulez vivre, il faudra s'évader de ce lieu.

Je me retournai de nouveau vers les trois Menos Grande, et préparai un Cero qui leur partit droit dans le masque. Le premier, déjà mutilé, se désintégra en plein vol. Les deux autres partirent s'écraser sur leurs confrères fraîchement arrivés. Si ce genre d'action pouvait déclencher un conflit parmi eux, nous en serons gré. Je profitai de ce répit pour observer la faille par laquelle nous vîmes. Elle était bien trop haute pour qu'on l'atteigne sans offrir aux Menos l'occasion de nous bombarder de milliers de Ceros. J'admirai ensuite les allées de la forêt des Menos. Aucun échappatoire ne se présentait... Je le sens à nouveau... Le délicieux souffle de la mort qui approche mon lâche instinct de survie.

Le combat se poursuit, si on peut vraiment appeler ça un combat. Les hollows tous plus stupides les uns que les autres continuaient d'être appâtés par notre reiatsu faiblissant au fil qu'on l'utilisait. Et à s'en servir contre une armée, autant dire qu'il parait vite, trop vite. Il fallait trouver un échappatoire, comme l'avait proposé le monstre de sable. Mais où? La seule issue serait en haut, mais sans accès à un des "arbres" on ne pourrait pas y accéder, je ne peux pas créer de pilier de glace assez grand.
La souris utilise soudain ses versions miniatures, même si elles faisaient ma taille en fait, pour faire une sorte de corde. Elle s'en sert pour se balancer, attraper l'autre adjuchas et le lancer dans les airs le plus haut possible en direction de l'arbre le plus proche. C'était une stratégie assez timbrée, à tel point que le mot "stratégie" n'était peut être pas le plus approprié, mais ça peut marcher. Il faut juste qu'il arrive à amortir le choc d'une manière ou d'une autre, sûrement avec son sable.
Hameline me crie ensuite de monter sur elle tandis que son pendule vivant reprend de l'élan. Je n'aime pas vraiment qu'on me donne des ordres, surtout de la part d'une créature qui sait pas que "je" est plus facile à dire que son nom en permanence... Mais pour cette fois on fera avec.
J'utilise ma large queue comme d'un ressort et saute sur elle pendant qu'elle passe à assez grande vitesse. Je m'approche à son dos aussi fort que mes petites pattes le permettent, n'ayant pas envie de lui geler le dos comme avec l'autre taré. Elle s'envole ensuite dans la même direction qu'elle a jeté l'autre. Mais bien sûr tout ce remue-ménage n'a pas manqué d'attirer l'attention de l'armée. Les simples hollows ne peuvent déjà plus rien nous faire, mais les gillians peuvent toujours nous tirer dessus. Du coup les 2-3 qui ont essayé de le faire, je leur lance un bala avant qu'ils aient suffisamment concentrer d'énergie.

"Si jamais je te tue pas avant, la prochaine fois que tu as une idée de ce genre préviens nous avant de la réaliser, tu veux? Les cascades suicides c'est pas mon truc."

L'effusion de sang suivait naturellement son déroulement. J'étais déjà las de repousser ces bêtes plus immenses que dangereuses aux côtés de mes deux camarades; la sourie qui me fournissait un soutien directe, et le chat qui combattait tout nouveau venu. Je ne parvins pas à trouver un échappatoire fiable, et continuai de penser à notre fin arrivant. Si l'idée ne déplaisait qu'à mon orgueil et mes lâches instincts de survie, mes deux camarades d'infortune semblaient animés d'une réelle flamme de vie. Si bien que, tandis que le félidé escarmouchait dans son coin, la sourie me saisie par derrière. Au départ, je cru à une attaque surprise: une trahison lâche, mais non moins efficace. Et... elle m'envoya valser dans les airs. Un coup de croc dans la nuque eut été plus efficace, et la rongeur le savait. Son objectif n'était donc pas de m'éliminer. Cette conjecture fut appuyé lorsque, dans mon vol plané, entre deux loopings difficilement contrôlés, je vis me rejoindre dans les cieux les deux créatures les plus folles du Hueco Mundo.

Mon analyse fut trop longue pour la situation, et je trouvai bien vite ma destination: un des arbres qui peuplent la forêt. Ma chute était bien avancée et je ne pu trouver le temps de faire venir du sable pour amortir la collision. D'un autre côté, si je me contentais de me manger ma destination, j'allais juste prendre quelques dégâts, avant de choir au sol pour rejoindre ces faibles créatures qui attendent notre chute. Je levai donc un bras, et envoyai une série de Balas dans l'arbre, jusqu'à créer une fissure sphérique: un vrai trou, comme une cavité dans la roche. La structure en était certes affaiblie et branlante, mais nous avions un endroit où nous réceptionner moi et mes compères. J'activai mon Hierro en prévision de la chute, et m'écrasai dans mon nid fraîchement crée.

Je n'attendis pas une seconde avant de me relever et de sortir d'un pas rythmé, pour renvoyer quelques séries de Balas sous l'arbre pour occuper les Menos s'approchant trop près de notre abri temporaire. Les deux créatures se réceptionnèrent avec plus ou moins d'efficacité, sans que j'y prête attention: Ils sont forts et n'ont pas besoin d'être surprotégés. Je constatai alors...

-Nous nous rapprochons du sommet, mais ce n'est pas suffisant. Il nous reste encore de la distance à parcourir et ce ne sera pas évident.

Je regardai le sommet un instant, puis replaçai mon attention sur nos "confrères" bien en dessous de nous. Nous devions avancer: que ce soit d'un pas ou de mille, nous ne pouvions pas nous permettre d'hésiter. Les Menos débarquaient par demi-douzaines, accompagnés de Hollows et les Gillians ne tarderont plus. Certains tentent de d'asperger de Cero notre position, ce qui écroulerait notre arbre et nous pousserait à trouver une autre position sécurisée. Interrompre mes Balas signifierait donc une faute stratégique majeure. Et les ennemis n'allaient pas tarder à devenir si nombreux que les retenir deviendrait complexe. Je me tournai à nouveau face à mes compères et exposai un plan...

-Hamine, C'est ça? Qu'importe... Viens là, tu dois bombarder les Menos voulant détruire l'arbre de Quartz. Surtout, n'arrêtes jamais de tirer et si ils deviennent ingérables, préviens nous. La surface de cet arbre est beaucoup trop lisse pour être escaladée. Félidé, tu vas te servir de ta glace pour maintenir la structure debout tandis que je nous creuse un escalier. Les ennemis deviennent plus nombreux, pressons.

Je me retournai alors contre la paroi intacte de l'arbre, et y envoyai un Cero pour commencer à creuser le tunnel qui nous sortirait d'ici. Si l'un de nous objectait, nous mourrons. Si l'un de nous néglige sa tâche, nous mourrons. Si le moindre imprévu se présente, nous devrons réagir comme il se doit... Sans quoi nous mourrons.

On atterrit sur l'arbre avec assez peu de finesse, mais c'est le résultat qui comptait. Mais comble du bonheur, le grand dadais a un plan un minimum construit! On avait tous les 3 une tâche simple qui combinés nous mèneraient à une porte de sortie. Enfin simple, ça dépend du point de vue. Cet arbre est grand, et je le geler suffisamment pour lui faire résister des attaques ça va me demander pas mal d'énergie le temps qu'on remonte, ce qui va me rendre assez vulnérable si l'un d'entre eux brisait subitement l'alliance... et ça a de très fortes chances d'arriver. Je suis dans la mouise... Mais quitte à être tué, je préfère encore que ce soit par eux que par un de ces trucs qui rampent au sol.
Je me met donc au travail et gèle la surface de l'arbre, en faisant attention à ne pas prendre mes actuels alliés dans la glace. D'ailleurs la souci a subitement tiré un cero, mais cette idiote a cassé un autre arbre qui nous tombe dessus. Quelle plaie! Et l'autre est occupé à creusé son tunnel, il a peut être pas entendu... Bon pas le choix, j'ai pas envie d'être écrasé. J'utilise mon cero retrasado que je relâche immédiatement pour faire une sorte de super bala et réduire le pilier en morceaux, qui viennent se fracasser sur ma glace. Tss, mais bon mieux vaut ça que de mourir stupidement.

"Abrutie de souris! Tu peux pas analyser un peu plus ton environnement et visualiser les conséquences de ce que tu fais avant d'attaquer?? C'est déjà à cause de toi qu'on est dans cette galère à la base je te rappelle! Je me demande bien comment t'as pu survivre jusque là!"

Ça faisait longtemps que j'avais pas perdu mon sang-froid comme ça, faut dire que j'ai personne sur qui crier dessus d'habitude. Les gens qui m'énervent je les tue... Mais elle si je la tue maintenant je risque de me condamner par la suite. Bon sang, tellement de possibilités qui conduisent à une mort presque certaine actuellement... J'aurais dû me carapater ailleurs quand j'en avais l'occasion finalement, j'ai manqué de prudence...

Aucun ne ronchonna, ne discuta, ne posa de question... Il faut le dire, je préférais largement voir ces deux étranges personnages s'atteler à la tâche, plutôt que de perdre leur temps à m'ennuyer sous un flot de paroles inutiles. Aussi, j'osai espérer que le plan se déroulerait sans accroc. Après tout, à chaque instant la sourie pouvait déclarer un surnombre d'ennemi, et le chat pouvait tomber d'épuisement. Il n'avait pas l'air à son aise à stabiliser la structure. Pourtant il s’époumone à maintenir l'escalier debout autant que le rongeur s'efforce de détruire les rampants qui en veulent à nos pouvoirs. Pensant que tout se passait comme sur des roulettes, j'écoutai paisiblement mon propre martèlement, qui creusait le tunnel de la liberté. J'entendis une explosion assez impressionnante me laissant deviner qu'un Cero vint heurter je ne sais quoi au loin. Sans doutes l'oeuvre de la sourie, lors de son combat. C'est un deuxième Cero, plus puissant et surtout ayant heurté un obstacle plus proche qui me poussa à me retourner. Je vis alors plusieurs pierres heurter notre arbre, et le félidé qui hurlait sur la sourie. Je le sentis un peu trop déconcentré pour continuer à solidifier notre sortie, alors j'arrêtai de creuser un instant.

J'écoutai d'une oreille leur discussion, et de l'autre les déplacements maintenant lointains des Hollows de la forêt. Bien peu d'entre eux eurent pu nous viser avec précision à notre hauteur, rendant leur menace amoindrie. Mais se relâcher n'était pas une solution, car si un Cero de l'autre Halemine suffit à tomber un arbre, il n'en faudra pas beaucoup plus de leur part. Je regardai enfin la hauteur qui nous séparait de la surface. Plus qu'une ou deux minutes de trajet seront nécessaires, et je pourrai utiliser ma manipulation du sable pour sortir d'ici sans encombre. J'hésitai un instant. Est-ce ce que je veux? La survie est-elle si bénie qu'elle m’apparaît dans cette cohue? Je suis une affreuse hérésie qui se nourrit d'âmes de vivants et de morts. Je dévore mes semblables et tout ce qui me diffère. Je suis l'incarnation du méfait... Ne devrai-je pas juste abandonner? Alors que cette pensé me traversait l'esprit, un Cero heurta les rebords de notre arbre, faisant tomber bien des pierres. L'éboulement tua plusieurs créatures désirant vraiment escalader ardeur, et manqua de faire chavirer notre piste d'escalade. Remplis d'adrénaline par la surprise et tout instinct sauvage qui demeurait dans mon âme déchirée, je me retournai vers mes "compagnons"...

-Avez vous terminé votre dispute? Le prochain coup risque d'être fatal... Redoublez d'effort où vous n'aurez pas le luxe de mourir en plein air.

Je me remis à creuser sans attendre l'autorisation de mes compères, attendant d'arriver assez haut. Un hollow tué représentait généralement deux qui se ramenaient. Chaque pichenette pouvait nous faire choir de milliers de mètres... Au milieu de cela, il nous faudrait une minute pour remonter. Survivre soixante longues secondes.

Bon, tâchons de reprendre notre calme. Au moins le cadavre ambulant a toujours les pieds sur terre, si j'avais été seul avec l'autre souris je sais pas si j'aurais pu me retenir de la tuer. D'abord il faut à nouveau consolider le pilier avant qu'il s'effondre et geler les escaladeurs du dimanche qui tentent de nous rejoindre. Mais avant d'activer mon crionica pour la enième fois je me fais légèrement projeter en l'air et atterrit sur le dos de la souris. Qu'est ce qu'elle fabrique encore celle-là? J'allais lui crier dessus mais avant que le moindre mot ne sorte elle se mit à courir vers le pied du pilier. Ça y est elle a pété les plombs elle va se suicider en m'entrainant avec elle! Et à cette vitesse je pourrais pas l'arrêter! Mais finalement arrivée en bas elle fait demi-tour et fonce vers le haut dans une bourrasque qui la propulse, m'entrainant ainsi que le wendigo avec elle. C'est décidé, elle est officiellement complètement tarée! Je sais pas par quel miracle on a pas subit d'attaque en faisant ça. Mais je m'agrippe à elle de toutes mes forces, pas trop le choix maintenant. Et aussi surprenant que ça puisse paraître elle est parvenu à accéder au trou du plafond et nous faire s'écraser dans le sable blanc du désert...
Je suis vraiment vivant après ça? J'ai du mal à y croire. Cette Hameline qui semble dépourvu de toutes notions de logique a, pour Dieu sait quelle raison, provoqué notre chute dans la forêt puis s'est arrangé pour gagner ses paris pour nous faire remonter. J'ai vraiment du mal à comprendre ce qui la motive, mais ses compétences physiques ne sont plus à démontrer, contrairement aux mentales. Elle aurait pu être une alliée de choix sinon.

"Je t'avais pas dit de me prévenir la prochaine fois que tu aurais ce genre de bonne idée? Si j'étais pas déjà mort une fois j'aurais sûrement eu 3 crises cardiaques..."

Je me met en garde une fois le choc passé. On est sorti d'affaire après tout, donc la trêve ne prend plus et je suis le plus affaiblis des 3. Entre le combat contre la shinigami, la souris, le mort-vivant et les péripéties en bas, j'ai jamais utilisé autant d'énergie en si peu de temps... Je suis une proie de choix, donc le premier qui rompra la trêve me prendra probablement pour cible...

Une fois que j'eu finit mon monologue, je constatai que la souris et le chat s'étaient volatilisés. Je ne comprenais pas où ils étaient passés. Je m'approchai du rebord, en regardant partout. Peut être avaient-ils décidé dans leur coin d'escalader l'arbre? Mais aucun d'entre eux n'était au dessus de ma tête. Alors que j'allai abandonné les recherches, j'entendis le bruit sourd d'une véritable explosion au pied de l'arbre. Lorsque je regardai le sol, je vis mes deux compères venir à la vitesse d'une fusée. La sourie semblait s'être propulsée avec son vent et le chat sur son dos. Elle ramenait avec elle une bourrasque telle que je fus expulsé de ma position, et je les rejoignis dans leur vol plané. Je pu cependant profiter de la tempête de sable déclenchée par les coups de vents du rongeur pour contrôler ma montée... Enfin, essayez de contrôler votre trajet au cœur d'un cyclone et vous comprendrez la complexité de ma tâche. Arrivés au somme, nous passâmes au travers d'un trou crée par mes soins à travers le sable, et nous atterrîmes en plein air. Je me posai au sol en atterrissant lourdement sur deux jambes et un bras.

Mon premier réflexe, alors que le félidé parlait au rongeur, fut immédiatement de regarder la faille par laquelle nous nous échappâmes. C'est triste à en pleurer... Je ne désire pas vivre: ma seule existence est impie. Lorsque je me suis lancé dans ce combat contre Hakine et le chat, c'était dans l'espoir que l'un d'eux parvienne à m'éliminer. Or, quand l'occasion s'est présentée de me laisser mourir entre plusieurs dizaines de Hollows, décéder n'était pas une éventualité. Je refusai de finir ici, et j'ai fait plus d'efforts que jamais pour sortir. A aucun moment je ne me suis dit que mon calvaire pouvait enfin se terminer, j'ai juste cherché à fuir. Je suis lâche et trop faible pour mourir. Je me retournais vers mes deux compagnons d'infortune. Le chat était déjà en position de combat, plus prêt à se protéger qu'à attaquer tant cette aventure l'a affaiblit. Moi même, j'eu beau subir le plus de dégâts dans la forêt des Menos, je restais celui qui avait dépensé le moins d'énergie. Allaient-ils s'allier de nouveau si j'attaquais? Le chat pourrait-il accorder de nouveau sa confiance à la sourie?

Non, c'est ridicule. J'étais trop affaiblie et blessé pour poursuivre l'un d'eux dans sa fuite, et si ils ne parviennent pas à me tuer, ce sera l'option qui sera privilégiée. A l'évidence, ce combat n'avait plus d'intérêt. J'étais probablement trop faible pour les tuer et me nourrir de leur délicieuse âme, et il en allait sans doutes de même pour eux. Ce combat est incapable de m’amener la victoire ou la défaite. A quoi bon poursuivre? Je ne le sais pas. Pas plus que je ne sus pourquoi je répondis à la posture du félidé par ma propre posture de combat. A tout instant, j'étais prêt à user de mon sable et de quelques Balas bien placés pour les empaler. Mais j'attendais... Je ne voulais pas être à l'origine du premier coup car, si ce combat lassant pourrai être évité, j'en serai gré. Pourtant, cet affrontement je l'attendais. C'était une fatalité, et ce n'est pas comme si la sourie allait sauter entre moi et le chat en criant "nous copains"...

L'espèce de mort-vivant s'est aussi mis en garde par rapport à moi. Est-ce parce qu'il pensait que je pourrais attaquer? Ou juste me dissuader? Après il n'est pas au meilleur de sa forme non plus, aucun de nous ne l'est. La meilleur option serait de reculer petit à petit en les surveillant puis à déguerpir dès que j'étais à distance raisonnable.
Puis soudain la souris m'interromps dans mes pensées en dansant et criant qu'on était amis... C'est...surprenant? Quoique je devrais vraiment être surpris à ce stade? Je sais même plus à quoi m'attendre à ce niveau-là. Elle me perturbe tellement que j'en oublie l'éventuelle menace de plusieurs mètres de haut juste à côté de moi, ou qu'elle-même en représente une. Franchement des hollows amis, j'ai jamais vu ça... Quoique... Au fond c'était peut être pas une idée aussi délirante que ça puisse paraître. Déjà elle ne semble pas du genre à trahir, ou alors elle est excellente comédienne, ce qui est possible. Mais jusqu'à preuve du contraire, je pourrais la manipuler très facilement à condition qu'elle se tienne un peu tranquille. Elle n'est pas bien maligne, mais sa puissance est très importante après tout. Le problème reste le cadre ambulant, mais je n'ai pas l'impression qu'il puisse avoir ce genre de coup tordu en tête, et il peut toujours refuser. Ça vaudrait le coup d'essayer...

"Des copains? Du dois bien être la seule à espérer ce genre de chose dans un désert pareil. Mais après tout ce n'est peut être pas une mauvaise idée. On l'a bien vu en bas, coopérer peut augmenter les chances de survie. Mais inutile de dire qu'au moindre coup bas je ne répondrais de rien. Et évite les plans hasardeux aussi Hameline"

Tiens, ce serait d'ailleurs l'occasion d'utiliser le nom que je me suis donné il y a...je sais pas combien de temps. Je sais même pas si ça fait longtemps que j’erre dans ce désert, il y a aucun moyen de se repérer temporellement ici à part via la faim.

"Je m'appelle Chisanashi au fait, pas "Chat"."

"Nous copain"... Ces mots étaient plus ou moins aussi innocents que stupides, et pourtant, ce rongeur semblait avoir l’étonnante capacité de calmer les esprits. Le chat, pourtant bien partit pour en finir de la plus évidente des façons avec cette histoire, fut trop étonné pour agir. Quand à moi, je ne peux même pas assurer ma compréhension. Et le chat... Sembla accepter. Lui qui n'était pourtant pas des plus patients, ni des plus sociables, il toléra cette alliance, cette amitié. Nous étions tous impurs. Tous des êtres à l'âme hideuse, bannis du repos éternel par les plus purs des esprits. Sommes nous seulement capables de ressentir ce besoin? Le besoin d'avoir des camarades? L'envie de ne pas vivre et mourir seul ne semble guère être privé à l'un d'eux, si bien que je m'en sens d'autant plus horrible de rester froid face à ce spectacle unique. La création d'une fraternité entre deux hollows...

Je me posai au sol, m’asseyant sans rien dire, pensif. Je connais ces deux êtres depuis deux heures, et j'ai frôlé la mort des dizaines de fois depuis. Ils sont assez forts pour me tuer, et ils ont la noblesse de me faire partir avec honneur. Je ne sais pourquoi ni comment, mais je parvenais à leur reconnaître une certaine dignité. Ces deux là étaient peut être ce qu'il existait de mieux en ce monde. Alors que d'ordinaire j'agis pour mourir, aujourd'hui j'ai tout fait pour vivre. Je ne comprend pas... Je veux comprendre...

-J'accepte.

Cette phrase était seule. Je ne lui prévoyais pas de suite, ni de développement. C'est alors que félidé se présentait que je me rendis compte de la tronche de mon surnom: "fait peur". Ce n'était sans doutes pas faux même si, à mon propre égard, je me procurai plus de désespoir que de crainte. Je regardais mes deux... Amis. Et je finis par dire, en hésitant un peu pour la sourie...

-Chisanashi... Palpatine... "Fait peur", c'est pour ceux que j'ai pu libérer. Vous valez bien trop pour ce surnom. Appelez moi Yupiyakel.

Je me relevai, et me mis à regarder mes deux compères. Je ne pouvais pas les comprendre, eux et leur inéluctable désire vivre. Mais je désirai profondément rester avec eux, les comprendre, les accompagner... Je suis las de la solitude, presque autant que de la vie.

Bon, à priori l'alliance, une plutôt le groupe d'amis, semblait être formé. Un groupe vraiment pas commun d'ailleurs. Mais je me rassure en me disant qu'au fond, le plus gros danger de trahison parmi nous... c'est moi-même au fond. Une chance inouïe s'il en est. J'ai 2 camarades qui, faute de vraiment être à mon service, collaborent avec moi et n'ont pas de grosse raisons de me manger à présent que je suis devenu leur camarade. Et même si l'alliance n'avait plus trop d'intérêt, déjà on peut éliminer le suicidaire des prédateurs potentiels, et la souris ça semble pas être son genre.
En parlant d'elle, pour une fois que je donne mon nom à quelqu'un, il faut que ça tombe sur quelqu'un qui semble aimer les écorcher. Ça a un côté frustrant, mais je sens que je vais me fatiguer plus qu'autre chose à tenter de la corriger.
Elle nous conduit ensuite dans ce qui semblait être son chez elle. Un vrai trou de souris pour le coup. Mais d'un côté c'était tout de même plus confortable que de dormir perché sur un arbre en cristal ou au fond de la ruelle lugubre dans un carton. Et l'endroit avait une pression spirituelle assez concentrée pour qu'on passe inaperçu dedans. Elle a beau avoir des neurones en moins, quand il s'agit de survivre elle est loin d'être bête finalement. Quoique je devrais pas me dire ça sinon je vais encore me faire avoir par une de ses idées douteuses.

"Effectivement ça semble d'être assez sûr ici."

J'y entre le premier, prenant un peu mes aises. J'avais besoin d'une pause depuis un bon moment déjà. Ma pause précédente après le combat contre la shinigami ayant été interrompu par le rongeur. Je me met dans un coin pour m'y poser. Je prend pas beaucoup de places après tout.

A n'en pas douter, les longs discours n'étaient le fort d'aucun de nous. Après les présentations, ni Chisanashi, ni la hele... la sourie ne semblaient vouloir approfondir la discussion. Quand à moi, c'est ridicule d'attendre un quelconque avancement de ma part dans ce domaine. C'est alors que Hamil... le rongeur eut la sagesse de nous convier dans un lieu plus discret. Nous accompagnâmes alors l'hôte jusqu'à une caverne creusée dans le sol, jusqu'à un arbre de quartz. Là, la pression spirituelle ambiante parvint à masquer les nôtres par sa puissance. C'était un phénomène intéressant qui attise quelque peu ma curiosité. Entre autres, la façon dont la sympathique avait trouvé cette planque m'intriguait. Mais chaque question qui se posait derrière mon masque y resta. Je me contentai de suivre le félidé dans le domaine, regardant chaque recoin. Tandis que le tigre miniature se détendait, et que l'Hollow dont il me faudra entendre de nouveau le nom retrouvait son habitation, je restai quelque peu écarté, à tenter de comprendre les conditions encore inconnues et indécises de cette alliance qui, en y repensant, demeurait bancale. Je finis par cesser de me tourmenter en comprenant qu'aucun de mes "compagnons" ne se posait cette question. Cette alliance n'avait pour l'heure presque aucune obligation...

Je m'avançai vers les deux joyeux lurons, l'esprit encore embrouillé par cette nouvelle condition qu'est la mienne. L'un semblait plus vouloir prendre du repos sans plus discutailler, et l'autre était contente. Je pris donc son exemple, à celui qui prenait sa pause, pas à celle qui éprouvait de la joie. Je m'assis dans un coin en gardant les deux étranges camarades en vue, avant de marmonner, somnolent...

-Heureux d'être des vôtres...