« Tadaima »

Lançais-je à tout va dans la maison. Maman était dans la cuisine, je l’entendais me répondre. J’enlevais mes chaussures que je laissais dans l’entrée puis je la rejoignais.

« Je nous prépare quelque chose d’excellent ! Une nouvelle recette » lança-t-elle.

Je lui répondais que j’avais hâte d’y gouter, bien qu’en fait, j’étais plutôt méfiant. Quand ma même cuisinait, ce n’était jamais « excellent » comme elle disait, mais plutôt moyen. Alors, quand elle se mettait à inventer des plats, c’était plus proche du « mangeable » que du « bon ». Puis la conversation commença, une sorte de briefing de ma semaine, de mes cours et de ce que j’avais pu faire. L’habituelle question « Et avec les filles ? Tu t’es trouvé une petite copine ? » ne manqua pas à l’appel. Je la détestais celle-là, j’étais déjà bien plus ouvert que ça, je ne m’arrêtais pas aux filles, mais surtout, comment voulait-elle que quelqu’un comme moi sorte avec une banale personne. J’étais loin d’être un simple humain, j’étais bien plus que ça. Mais je lui répondais un simple :

« Je suis trop occupé par mes cours. »

Puis, c’était la même conversation mais en sens inverse, elle me racontait sa semaine et celle de papa, tout en cachant volontairement des choses pour que mon père ait aussi des choses à me raconter. C’est d’ailleurs lui qui arriva, informant maman qu’il avait réparé la porte de l’abri de jardin. Il l’embrassa, sur la bouche oui, et moi par habitude, je détournais les yeux devant cette acte que moi-même je n’avais jamais vécu. Ils étaient un couple toujours fou l’un de l’autre même après avoir passé vingt-trois ans ensemble.

Ils s’étaient connu très tôt, au lycée et ma mère était tombé enceinte quelques mois plus tard, une erreur si l’on peut dire. Mes grands-parents maternel qui habitaient à la campagne eurent du mal à accepter cette grossesse. Ma mère est retourné chez eux pour ma naissance et puis repris normalement ses études jusqu’à la fin du lycée en me confiant à ses parents avant de me reprendre. Mes grands-parents paternels eurent encore plus de difficulté, ils coupèrent au début les ponts avec leur fils. Grand-père étant chef d’une grosse boite, c’était la honte sur la famille. Puis, quand mon père eu terminé ses études, ils ont voulu me rencontrer. La pilule commençait à passer et passa totalement lorsqu’il m’ont vu. Ils tombèrent amoureux de ce jolie petits fils. J’étais vraiment un très beau bébé en même temps, en toute objectivité bien sûr !
En tout cas, ils offrirent un bon poste à mon père qui put faire vivre la famille sans trop de problèmes.

Papa me signala d’ailleurs que grand-père et grand-mère venaient manger dimanche prochain. J’acquiesçai mais le plaisir n’était pas vraiment là, ces deux anciens avaient des exigences énormes à mon égard et leurs présence me mettait mal à l’aise, comme si j’avais irrémédiablement raté quelque chose, jamais assez bien. Ils étaient bien les seules personnes avec qui ça me faisait ça. Avec eux, ma prétention disparaissait immédiatement.

Nous passions à table. Ce que j’avais devant les yeux faisait peur à mon estomac qui me suppliait de ne pas avaler cette chose demi-brulé à la forme étrange. Que mes pouvoirs de comédiens me sortent de cette situation !!!

Je demandais à aller aux toilettes, la main au ventre, mimant que j’avais envie de vomir. Ma mère me demanda si j’allais bien. Sur place, j’attendais quelques instants avant de tirer la chasse et me laver les mains. Pour donner l’impression d’avoir vomis, je me force à contracter tout mon visage pour qu’il rougisse, puis je passe quelques gouttes d’eaux sur mes yeux. Je reviens dans le salon en me tenant le ventre, annonçant que j’ai mangé un vieux cookie qui trainait dans un couloir le matin et que j’ai sûrement fait une intoxication alimentaire. En même temps, je vois mon père s’étouffer avec une cuillère de la mixture présente sur la table. Il boit de l’eau et complimente ma mère qui, elle, à l’air de se régaler…

Aurait-elle toujours des papilles sur sa langue pour ne pas mourir en gouttant à ce truc. Mon papa attrape des épices et en verse dans son assiette de sorte à totalement changer le goût du mystère qui trônait dans son assiette. Ma mère m’invite à aller me reposer dans mon ancienne chambre.

Je montais donc à l’étage, simulant que je partais faire une petite sieste. J’ouvrais la porte et pénétrais dans l’antre. J’allais immédiatement me coucher sur mon lit, pestant que je n’ai pas caché plus jeune des denrées impérissables comestibles dans les tiroirs de mon bureau.

Quelque chose me surpris soudain, c’était le retour de la lumière. Je n’y avais pas fait attention mais il faisait sombre alors qu’il faisait très beau dehors. C’était simplement qu’un des rares nuages dans le ciel avait temporairement caché le soleil et qu’il le laissait enfin réapparaitre. Si sa « disparition » ne m’avait pas sauté aux yeux, son retour éclatant fut l’occasion pour moi de me lever d’aller regarder par la fenêtre ce qui se tramait dehors, au cas où…

En regardant le quartier, je ressentis alors quelque chose, une énergie conséquente… Pourquoi ne l’avais-je pas remarquée plus tôt ? Sans attendre, j’ouvrais la fenêtre et passais par la fenêtre, m’appuyant sur l’air pour ne pas m’écraser au sol et me briser une jambe. Être un fullbringer était vraiment génial, je pu atteindre le sol en quelques enjambés, comme si je descendais 4 ou 5 grandes marches d’un escalier démesuré.

Au risque de me faire surprendre à voler au-dessus des habitations, je décidais de rejoindre en courant l’origine de cette plutôt puissante et étrange émanation de Reiatsu. Ce n’était pas très loin, si je l’avais sentis, m’avait-elle aussi sentis ? Qu’importe ce que c’était.

Je continuais à courir, au fur et à mesure que je parcourais la distance qui nous séparait, je ralentissais la cadence. Qu’étais-je en train de faire ?

Je courais après une puissance égale voire supérieure à la mienne sans élaborer de plan, de stratégie, et sans penser que la chose qui avait autant de reiatsu était peut-être une menace. Mais réaliser cela à cet instant était déjà une idiotie, c’était trop tard pour prévoir quoi que ce soit maintenant. D’ailleurs, alors je commençais à douter de mes actes, m’arrêtant même de courir, je ne fis pas attention à la force en question qui s’était approché jusqu’à me rejoindre.

« Yo ! Tu me cherchais » lança une voix derrière moi.

Je me retournais, droit comme un piquet et n’affichant rien d’autre que ma tête habituel de jeune hautain méprisant.

« Apparemment… Mais c’est toi qui me trouve.»

Je prenais le temps de l’observer de haut en bas. Un trou de hollow au centre de la poitrine, la première chose qui me marquait, trouant par ailleurs le débardeur verdâtre qu’il portait. Son ensemble était pour le moins étrange… Une sorte de pantacourt bouffant blanc couvrait ses jambes ce qui marquait un gros contraste avec son haut moulant. Sur ses bras, des gants blancs montaient jusqu’aux coudes. Quant à sa coupe de cheveux c’était assez étrange, un carré dont une mèche cachait une partie de son visage et surtout deux oreilles sur le crâne. Mais qu’est-ce que c’était ? Une forme de hollow différente ? Un cousin germain humanisé de ces bêtes aux masques ?

Ce que je voulais savoir surtout, c’était s’il était une menace ou un potentiel « ami ». Vu ce que je ressentais venant de lui, mieux valait que ce soit la seconde option. Et pour la favoriser, quoi de mieux que la communication. La parole avant les coups de poings :

« Je me présente, Shin’ichi Rokujo. Qui es-tu ? Qu’es-tu devrais-je même dire. Je n’ai jamais rencontré de personne te ressemblant. Seul les hollows que je croise parfois ont un trou semblable au tient… Es-tu toi aussi une sorte de hollow ? »

Parler autant était épuisant, et c’était surtout fatiguant de devoir être aussi polis envers ce mystérieux personnage… En même temps que je lui lâchais mon petit speech, je réfléchissais à l’endroit où j’avais mis mon roi blanc. Pour apparaitre plus décontracté, je mis mes mains dans les poches. La pièce d’échiquier s’y trouvait bien, dans celle de gauche, si les choses devaient mal tourner, je n’aurais cas la sortir et la transformer en sabre.

Je jetais un œil autour de moi, il n’y avait personne, c’était l’heure du repas et les habitants de ces quartiers pavillonnaire à la vie banale mangeait quasiment tous. Cela dit, je préférais éviter de me battre ici si l’on devait en arriver là… Comment faire ? Je devais commencer à réfléchir à un plan… Mais comment faire sans connaitre un minimum l’être spirituel se tenant nonchalamment devant moi ?

Itako Kitsune, Trente huitième arrancar… Trente-huitième de quoi ? D’une armée d’élite peut-être. Les arrancars étaient donc une forme évoluée de ces hollow que je rencontrais quelques fois. Le jeune homme à la coupe au bol voulait maintenant que parle de moi, avant de me manger… Original comme façon de clore une rencontre.

« Je suis un humain un peu différent de mes semblables… Disons un peu chanceux. Et je ne compte pas être mangés aujourd’hui. J’ai obtenu à la naissance des pouvoirs car un de tes semblables primitifs et sous évolués s’en est pris à ma mère alors enceinte. Je suis maintenant capable de me défendre et de supprimer les membres de ton espèces. Je te remercie quand même de souligner l’étendu du Reiatsu que je possède, j’ai travaillé dur pour atteindre ce niveau. Mais dis-moi, je me demandais. De quoi es-tu le « trente-huitième » ? »

Cet échange me permettait de penser à la suite des évènements. Aucun doute que les intentions de mon interlocuteur étaient belliqueuses. Comme si de rien n’était, je sortais ma pièce d’échiquier, affichant une tête de « tiens, j’avais encore ça dans ma poche ? qu’est-ce que ça fait là ? » pour brouiller les pistes d’une éventuelle menace pour Itako. En finissant ma question, je relevais la tête vers le Kitsune. En apprendre le plus possible me permettrait peut-être de me préparer à d’autre situation comme celle-là, d’envisager de nouvelles rencontres possiblement plus dangereuse. Et si je m’en sortait avec lui, Itako reviendrait-il avec des renforts ? D’autres arrancar plus puissant ? Est-ce que je deviendrais une proie constamment traquée pour avoir osé défier sa race ? Mieux valait pour moi que je sois prudent.

Gnagnagna, je suis un homme d’action, et me voilà envoyé valdinguer sur plusieurs mètres. Un coup de poing dans l’abdomen en étant la cause. Heureusement, je tenais toujours en main mon roi blanc. Mais sur le coup ce n’est pas ce à quoi je pensais. A quatre pattes, je crachais, ce n’était pas du sang mais une sorte de bile que la douleur faisait agglutiner dans ma bouche. D’une main je me tenais le ventre et l’autre me servais d’appuis sur le sol.

Je reprenais alors mon souffle. Comment avait-il osé ? j’allais lui faire payer cet affront… Moi qui voulait en savoir plus sur ses origines, mes plans étaient compromis. Mais si je le battais, peut-être serait-il plus bavard, ma lame sous sa gorge.

En attendant, j’étais dans une position plutôt délicate, car contrairement à lui, j’avais un peu de considération pour ces humains, banaux soient-ils. Je devais impérativement prendre de la distance pour ne pas prendre le voisinage comme dommage collatéral d’un combat qui pourraient devenir plus dangereux que prévu. Ce gars-là ne semblait pas vouloir rigoler, ou justement désirait un peu trop rigoler.

Que faire ? Il s’attendait sûrement à une contre-attaque de ma part, mais en même temps, il n’avait vraiment aucune idée de ce dont j’étais capable. Il avait bien mentionné que j’étais le premier humain avec un Reiatsu de niveau assez similaire au siens. Je pouvais donc jouer sur l’effet de surprise, ma rapidité étant probablement mon meilleurs atout dans cette situation. Allais-je lui faire gouter de mon katana ? Ce n’était peut-être pas la meilleure idée pour l’instant.

Une autre technique en ma possession ferait l’affaire, et dégâts ou non, elle détournerait suffisamment son attention pour que je puisse m’enfuir et nous conduire plus loin d’ici. Il avait l’air de vouloir jouer, et ses instincts de chasseurs l’inciteraient probablement à me suivre.

« Eh bien déjà KO? Montre-moi donc tes pouvoirs dont tu es si fier, sinon ce sera pas amusant! »

Je me relevais, esquissant un petit sourire. Le Roi toujours dans le creux de ma main.

« T’es plutôt balèze dans le genre, Monsieur l’Homme d’Action. Ne t’inquiète pas, dans peu de temps tu t’agenouilleras devant moi… »

Je fais alors un simple pas en avant comme si je marchais vers lui quand, l’onde spécifique du bringer light apparait rapidement sous mon pied. Je disparais soudainement pour réapparaitre dans son dos, en l’air prêt à lui donner un coup de pied retourner

« Holly Kick !!! »

Ce coup de pied grandement renforcé lancé par surprise avait ses chances de toucher sa cible. Mais j’avais prévu au-delà que la simple offensive. Je ne me serais déjà jamais approché si proche d’un adversaire sur lequel je ne sais rien sans plan.

Donc, dans un cas, il se prenait le coup et partait directement traverser un bâtiment. Je ne visais pas d’humain, seulement un garage. La deuxième possibilité, il esquivait et alors je prenais directement appuie avec mon autre pied pour m’envoler loin d’ici. J’irai directement vers la première campagne déserte d’humain la plus proche. Il pouvait aussi essayer d’attraper mon pied, en imaginant qu’il ait la force d’arrêter un Holly Kick. Alors je transformerai immédiatement mon Roi en katana pour le trancher, qu’il me lâche et que je puisse fuir d’ici. En bref, dans tous les cas, je me débrouillais pour quitter la zone !