Cela fait maintenant six mois, que Shizuka avait son propre logement. Un joli appartement assez sobre, un petit deux pièces. Naturellement, la jeune femme pourrait se payer un logis plus grand et plus luxueux, mais vis-à-vis de sa mère, il fallait un habitat étudiant.

Une nouvelle journée s'annonçait. La gloutonne s'enfila un petit-déjeuner très copieux, elle mangeait pour trois, donc bon. Il faisait beau en ce jour, la fullbringer décida d'aller faire un tour dans un parc, la nature apportait un peu de paix dans la vie de la vorace. Cela lui permettait de se concentrer pour ne pas tuer les petits morpions qui venaient avec leurs parents et qui gueulaient à tout bon de champ. Pas très commun comme entraînement, mais bon, il fallait bien occuper ces journées.

Le parc n'était pas énormément peuplé, les petits garnements devaient être en cours. Une chance pour l'ancienne étudiante qui pourrait profiter d'un lieu propice à la concentration. Depuis la découverte de son fullbring, Shizuka alternait entre entraînement et méditation. Qui aurait pu imaginer qu'un objet aussi anodin pouvait avoir une telle puissance entre ses mains. La jeune femme avait essayé d'autre parapluie, mais rien ne se passait, elle en déduisit que l'objet qu'elle avait entre les mains était unique, il réagissait à son énergie intérieure.

Le calme fut de courte durée. Un homme d'une quarantaine d'année vint la voir et lui donna une enveloppe avant de repartir aussi sec. Il y avait un sceau, ce dernier n'était pas brisé, cela voulait dire qu'une personne demandait ses services. La gloutonne se demandait encore comment ses commanditaires arrivaient à savoir où elle était. La fullbringer ouvrit la lettre.

Apparemment, un homme avait caché un parchemin contenant une formule chimique importante pour le demandeur. *Encore un objet que je vais devoir refiler à quelqu'un. Enfin bon, c'est bien payé donc pourquoi pas* pensa la rouquine. Elle allait devoir faire parler cet énergumène qui apparemment habitait dans un quartier en bordure de la ville. Shizuka n'aimait pas trop espionner les gens, mais le travail le demandait et la jeune femme était passée maître dans ce domaine.

La vorace attendit plusieurs heures devant le domicile de sa victime. Ce dernier ne devrait plus trop tarder à rentrer. L'heure était bien avancée et les gens qui venaient dans ce quartier, étaient là principalement pour aller dans "Le Bistrot du Chaton mort", un bar de proximité, qui était dans la majorité côtoyée par des poivrots de taverne. Une silhouette s'avança dans la rue. Gagné. L'homme qui arrivait correspondait à la description de la lettre. Il n'avait pas du tout l'allure d'un scientifique. La fullbringer regardait les environs, il n'y avait personne. L'aubaine pour effectuer sa basse besogne.

La gloutonne se dirigea vers l'énergumène, le prit par le bras avec force et l'amena dans la ruelle avoisinante et le balança à terre. Pris par surprise, le scientifique n'avait pas apposé de résistance. C'était un cul de sac, il y avait donc peu de chance de s'enfuir.

Scientifique : Que me voulez-vous ? Pourquoi une telle brutalité ?

Shizuka : Je pense que tu le sais très bien. Je vais être gentille et te laisser une chance. Où est le parchemin ?

Scientifique : Je ne vois pas de quoi vous parlez.

Shizuka : Je pense que la mémoire va vite vous revenir. Tu as le choix, soit je te brise les membres les un après les autres, soit tu vas découvrir que les trous n'existent pas qu'en bas.

Shizuka sortit son parapluie de derrière sa ceinture, le pointa au-dessus de l'épaule de l'individu et tira. Elle fit de même tout de suite après, de l'autre coter. Les deux lames frôlèrent les joues de l'homme et se fichèrent dans le mur derrière laissant deux impacts bien profonds.

Shizuka : Tu ne veux toujours pas parler ? Là je suis restée très calme. Après, je peux te casser les doigts un par un, en commençant par les premières phalanges, ou bien je te tire dans la jambe. La torture, j'adore ça, donc si tu ne veux pas te mettre à table, tu vas déguster.

Tout en s'approchant, la jeune femme prit un des doigts du sujet et brisa la première phalange comme un biscuit. Un énorme cri de douleur sortit de la bouche de l'être à terre.

Scientifique : C'est bon c'est bon, je vais parler. Cette formule est importante, mais pas autant que mes membres.

Shizuka : À la bonne heure va y je t'écoute.

L'énergumène commença à parler, on pouvait ressentir de la peur dans sa façon de parler, mais aucune de ses paroles ne sonnaient comme un mensonge. À la fin de son plaidoyer, il s'écroula au sol. L'ancienne étudiante était contente, une nouvelle mission s'achevait avec succès. Par contre, la vorace sentit comme une présence. Elle se retourna et vit un homme au bout de la ruelle. Avait-il vu la scène ? Qu'allait être sa réaction ? Shizuka se tint prête à sprinter au cas où le nouvel arrivant déciderait de fuir.

Ce soir là, Anri se trouvait dans un quartier qui oscillait entre le chique et le plus, disons, moyen. Son objectif était double, s'amuser, mais également trouver des informations sur ce qu'elle est et ce que sont les monstres qu'elles vois depuis toujours.

Loin d'en avoir été traumatisée, puisqu'elle fut pour ainsi dire élevé par l'un d'eux. Développant des pouvoirs si uniques et qui la mettait si bien dans sa peau, que conjugué à sa richesse et l'héritage criminel de sa famille, contribuait à consolider un ego d'une taille démesurée. Toutefois, loin d'être stupide et sachant qu'il y avait d'autres entités chassant lesdits monstres, elle pris la décision de ne jamais ébruiter ces faits, l'anonymat étant sa meilleure arme.

Peu entourée et même si elle l'était, Anri ne sombrerais pas au cliché de la personne qu'on vois dans les films ou manga qui ne peux s'empêcher de révéler à qui veux l'entendre qu'elle sais des choses que les autres ignorent, déjà parce que ça la décrédibiliserait et de deux, parce qu'elle refuse de partager avec qui que ce soi, ce petit quelque chose qui la rend encore plus spéciale. Qu'elle ne fut donc pas sa surprise, ce soir-là de sentir une "impression" familière à quelques pâté de maisons de là... Quelqu'un avait déployé le même type d'énergie qu'elle-même, quand son pouvoir est déchaîné.

* Intéressant *, pensa-t-elle.

Suzuran Anri se rendit sur les lieux et, profita de l'obscurité pour adapter sa tenue à un éventuel affrontement, sait-on jamais, elle retira soigneusement sa veste de tailleur noir, révélant une chemise blanche dont elle retroussa les manches, sortit une paire de mitaine renforcées au niveau des métacarpes de sont sac à main et déposa les objets devenus inutiles proche d'un parking. Se dirigeant maintenant vers cette source d'énergie si intrigante pour au final, après quelques minutes tomber non pas sur une personne, mais deux. Une môme et un grand gars bizarre...

" Konbawa ! "

Dit-elle calmement, s'adressant d'abord à la fillette, puis à l'homme. Pour finalement ajouté :

" Quelle belle soirée. N'est-ce pas ? C'est un excellent moment pour faire des choses exceptionnelles ! "

Ses yeux se teintèrent alors de rouge, signe évident qu'elle avait déclenché une des étape nécessaire à l'activité d'un certain pouvoir, comme une phase de transition qui s'accompagna d'un sourire amusé, levant les bras le long du corps, rappelant une certaine figure biblique, sa confiance irradie d'elle, pour d'autre, quel inconfort cela pourrait engendrer ?

L'idée, en tout cas était de leur faire comprendre qu'ils avaient des points communs avec elle et puisqu’elle tenait à au moins être capable de mettre un nom sur ce qu'ils sont et comment on "devient" ainsi, combien d'autres étaient-ils encore ? Mais sa question la plus importante : pouvait-elle prendre la contrôle de tout ces gens ? Mesurer son pouvoir aux autres était le meilleur moyen de le savoir. C'est pourquoi ils n'étaient pas près de lui fausser compagnie...

" Nous pourrions apprendre des choses les uns des autres ! Hi hi ! "

Ces deux-là n'était pas fort coopératifs, il fallait s'y attendre, ils se méfient. Mais heureusement, Anri avait plus d'un tour dans son sac...

" Eh bien, Eh bien ? On se méfie ? Mon identité n'as pas beaucoup d'importance pour le moment, pas plus que la vôtre. Je veux seulement que vous me disiez depuis combien de temps vous avez ce pouvoir et si vous voyez ou non les esprits. "

Anri ne perdait pas sa prestance, tout en s'approchant d'eux, son discourt avec des allures de véritable accusation, quoi qu'elle pensait savoir, elle était sûre de le savoir et voulait donner l'impression qu'ils ne pouvaient rien lui caché.

" J'adore les choses exceptionnelles, l'occultisme et les interactions homme-femme aussi. Hihihi ! "

Tant qu'ils avaient un intérêt et qu'ils étaient intimidés, elle garderais un œil sur eux et n'aurait pas trop l'air méprisante ou agressive. Elle pouvait même éventuellement se laisser tenter par cet "homme". Enfin, peut être, tout dépendrait son niveau d'hygiène.

S'ils essayaient de commettre l'erreur de l'attaquer, elle était déjà prête à riposter, et se serait musclé, sans aucune hésitation, elle s'attaquerait à l'un comme à l'autre et même, serait prête à chercher jusqu'à quel point ils tenteraient de se protéger mutuellement...

" Alors ? "